Duchesne et Turp ne ferment pas la porte à la chefferie du Bloc québécois

Ottawa — La course à la chefferie du Bloc québécois avait l’air jusqu’à présent de se diriger vers le couronnement du seul aspirant-chef en lice, le député du parti André Bellavance. Mais d’autres candidats de dernière minute pourraient se lancer dans l’arène. L’ex-ministre péquiste Pierre Duchesne et l’ancien député souverainiste Daniel Turp sont tous deux en « réflexion », a appris Le Devoir.
Militant de longue date, ayant été député du Bloc québécois (1997-2000) de même que du Parti québécois (2003-2008), Daniel Turp songe à briguer la chefferie du Bloc depuis que des jeunes bloquistes lui ont lancé l’invitation. « J’ai posé des questions, ils m’ont donné de l’information », a confié M. Turp au Devoir mardi. « Je suis en réflexion. » La décision ne se fera pas attendre éternellement. C’est une question de jours, a-t-il promis.
Car M. Turp est « très conscient » que la course est commencée depuis une semaine et qu’André Bellavance oeuvre déjà à remplir les critères de candidature. Les prétendants à la chefferie du Bloc doivent récolter 1000 signatures, provenant de 25 circonscriptions, comptant chacune au minimum 15 militants prêts à les endosser. S’ajoute à cela un dépôt de 15 000 $.
L’ex-ministre de l’Enseignement supérieur du gouvernement sortant de Pauline Marois songe lui aussi à poursuivre sa carrière politique au Bloc.
Pierre Duchesne n’a pas voulu discuter de la question avec Le Devoir, mardi. « Depuis la défaite, M. Duchesne a entamé une réflexion au sujet de son avenir. Il explore des moyens qui pourraient l’amener à continuer de servir le Québec. Actuellement, aucune avenue n’est exclue », s’est-il contenté de commenter par la voix de son attaché de presse, Joël Bouchard. La décision serait toutefois déjà prise, et la réponse serait « non », selon une source du Devoir. Pour des raisons familiales, M. Duchesne — qui a perdu son siège la semaine dernière — aurait choisi de rester à Québec.
Les candidats ne s’étaient pas bousculés aux portes, depuis que Daniel Paillé a annoncé sa démission à la tête du Bloc en décembre. La course a officiellement débuté le 8 avril, après avoir été suspendue le temps que les militants du parti prêtent main-forte aux péquistes pour la campagne électorale provinciale qui s’est terminée la veille.
Les noms de MM. Turp et Duchesne circulent dans les rangs bloquistes, mais à la permanence du Bloc, on indique qu’outre M. Bellavance, personne n’a approché le parti pour se porter candidat.
Les trois députés du Bloc se sont rangés derrière M. Bellavance et plusieurs anciens députés auraient fait de même, dit-on en coulisse.
Un éventuel rival à M. Bellavance aurait une rude pente à remonter, ont confié des bloquistes. Car compte tenu du nombre d’appuis de militants qu’il faut réunir partout dans la province pour devenir candidat, et ce d’ici la date limite de mise en candidature fixée au 7 mai, il faut une bonne organisation sur le terrain, explique-t-on. « Ce n’est pas une mince affaire […] C’est une vague de front », a prévenu une source bloquiste.