Toronto - Gifles en série pour le maire Rob Ford

Mauvaise journée mardi pour Rob Ford : Ford Nation, sa nouvelle émission sur Sun TV, diffusée en grande première lundi soir, a été retirée des ondes après moins de 24 heures. Apparemment pour des raisons de coûts, mais on ose un doute. Pourtant, c’était un « coup de génie », selon le critique télévisuel du Globe and Mail, John Doyle.

Rob Ford devra trouver d’autres moyens pour contourner les médias traditionnels, qui devraient « avoir honte de ce qu’ils font à Rob Ford », selon son avocat Dennis Morris, reprochant du même souffle au conseil municipal d’avoir agi de manière antidémocratique en lui retirant presque tous ses pouvoirs. Au même moment, Norm Kelly, le maire adjoint, qui assume dorénavant la plupart des pouvoirs, changeait des serrures et accueillait dans son équipe l’ancien chef de cabinet de Rob Ford et certains membres de sa garde rapprochée.

Serein malgré tout

Une double gifle pour celui qui admet dorénavant ses erreurs et défend surtout son bilan : coupes des dépenses d’un milliard, pas de corruption, baisse importante du chômage. C’est donc un Ford tout à fait serein, mais décidé, qui s’est présenté mardi après-midi à la chaîne d’information CP24, réclamant qu’on teste pour drogues et alcool tous les conseillers municipaux ou à défaut, des élections anticipées. Rien de moins. Il est convaincu d’avoir la confiance de la population.

Démission réclamée

Quand il est en contrôle, Rob Ford est un solide communicateur, au populisme efficace. Admettant ses erreurs du passé, il affirme être sobre et ne plus toucher aux drogues. Et même s’entraîner. « Nous commettons tous des erreurs. J’ai fait des erreurs. » C’est que Rob Ford est né de nouveau. Il aurait cessé de boire il y a trois semaines, après une rencontre avec Jésus, ce qui ne nuit pas. Le ministre conservateur Jason Kenny, qui a plutôt demandé sa démission, manque apparemment de miséricorde. Surtout que le maire souhaite continuer à servir humblement les Torontois.

Après les frasques d’un maire hissé jusqu’au 3e rang des nouvelles internationales en novembre, le Canadien qui rayonne le plus dans le monde, selon Influence Communication, ne baisse pas les bras : il veut « traverser la tempête », sinon le désert, et refuse de démissionner, contrairement à tant de politiciens qui manquent de courage. La vraie Ford Nation, ce peuple qui l’a toujours appuyé, serait toujours à ses côtés. Reste à voir si elle le suivra jusqu’à la Terre promise.

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