Charte des valeurs: Stephen Harper veut s'assurer du respect des droits de tous

Stephen Harper a affirmé qu'il allait s'assurer que les droits fondamentaux de tous les Canadiens soient respectés.
Photo: Le Devoir Stephen Harper a affirmé qu'il allait s'assurer que les droits fondamentaux de tous les Canadiens soient respectés.

Ottawa — Invité dans le tumultueux débat sur la charte des valeurs québécoises, le premier ministre Stephen Harper a affirmé jeudi qu'il allait s'assurer que les droits fondamentaux de tous les Canadiens soient respectés.

Il s'est par ailleurs voulu prudent, n'ayant pas encore vu la proposition et se disant conscient que le gouvernement souverainiste «cherche des chicanes» avec Ottawa.

L'important est l'inclusion sociale de tous les groupes canadiens, a toutefois souligné M. Harper lors d'un point de presse à Toronto pour annoncer un projet de loi augmentant les peines pour les prédateurs sexuels.

Le premier ministre a affirmé ne pas rechercher le conflit ni à diviser les citoyens.

Ses priorités demeurent l'économie et la création d'emploi, a-t-il insisté lorsqu'interrogé jeudi sur la proposition de charte qui n'a pas encore été rendue publique.

Les critiques envers le projet de charte péquiste ont fusé au cours des derniers jours, à la suite de la publication d'un reportage – s'appuyant sur des sources anonymes – qui rapportait que le gouvernement a l'intention d'interdire le port de symboles religieux à tous les employés du secteur public.

M. Harper avait été discret jusqu'à maintenant sur le sujet, estimant que le débat était une affaire provinciale.

Mais jeudi, il a dit que son gouvernement allait examiner la proposition du gouvernement de Pauline Marois dès qu'il l'aura vue.

Et qu'il va s'assurer que les lois et les droits fondamentaux de tous les Canadiens soient protégés.

Baird refuse d'alimenter la controverse

Prudent, le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird, a refusé jeudi d'alimenter la controverse au sujet de la future charte des valeurs québécoises du gouvernement péquiste.

Contrairement au chef libéral Justin Trudeau et au leader néo-démocrate Thomas Mulcair qui ont choisi de prendre une part active au débat, le ministre Baird a fait savoir qu'il n'avait pas l'intention de «participer aux chicanes» du gouvernement Marois sur le front des accommodements religieux.

De passage à Québec pour l'annonce d'une aide financière dans le domaine de l'emploi au nom du gouvernement conservateur, M. Baird a estimé qu'il n'était pas du ressort d'Ottawa d'intervenir dans le dossier. Il a rappelé qu'à l'époque où il était député de l'assemblée législative de l'Ontario, il n'appréciait guère que des élus des autres provinces, y compris du Québec, s'immiscent dans les affaires ontariennes.

«Selon moi, ce n'est jamais une bonne idée pour un élu d'une autre province d'entrer (d'intervenir) dans la politique d'une autre province. Je suis un ancien élu de l'Ontario et on n'était pas très heureux lorsque des élus d'une autre province intervenaient dans nos politiques. On n'était pas toujours heureux quand des élus du Québec intervenaient dans le domaine de la politique ontarienne», a-t-il dit en point de presse.

Tout au plus, le ministre fédéral a réitéré «son appui profond» à la liberté religieuse et à la liberté de culte «partout dans le monde».
 

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