Achat des F-35: 45 milliards pour 30 ans de vie utile

Ottawa — Si Ottawa va de l'avant avec l'achat des avions de combats F-35, il en coûtera précisément 45 milliards aux contribuables au total, une facture bien plus salée que celle envisagée au départ. Mais aucune décision ne sera prise avant une nouvelle évaluation des options, a assuré le gouvernement mercredi.
La firme comptable KPMG avait été mandatée pour rédiger un rapport indépendant sur les coûts véritables des appareils de Lockheed Martin. Dans son rapport, elle prévient la Défense nationale d'un point non négligeable: elle devra peut-être se contenter de 55 avions plutôt que de 65 si elle maintient son plafond d'acquisition à 9 milliards. KPMG juge en effet que le fonds pour éventualités prenant compte des risque appropriés devrait osciller entre 1,1 milliard et 2,5 milliards au total. Le ministère n'y prévoit que 602 millions.
Un haut-fonctionnaire a cependant assuré lors d'un briefing technique pour les journalistes que le plan était toujours d'acquérir 65 aéronefs.
La ministre des Travaux publics, Rona Ambrose, avait déjà en main le rapport de KPMG depuis quelques semaines, mais elle a préféré attendre la toute dernière semaine de travaux parlementaires pour en révéler le contenu. C'est que le dossier a été utilisé abondamment depuis un an comme munition par les partis d'opposition, qui réclament à l'unisson un appel d'offres transparent.
Quand le gouvernement a officialisé qu'il allait de l'avant avec les F-35 en 2010, le coût d'achat était évalué à 9 milliards. Mais c'était sans compter les frais d'entretien qui auraient plutôt frisé les 16 milliards.
Cette nouvelle estimation des coûts a été mise au grand jour par le vérificateur général Michael Ferguson dans son rapport printanier cette année. Du même souffle, le chien de garde du gouvernement a fortement critiqué les conservateurs pour l'opacité du processus d'acquisition.