Shawn Atleo est réélu à la tête des Premières Nations

Le chef national sortant de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Shawn Atleo, a été réélu hier après trois tours de scrutin. Il a recueilli 341 des 512 voix exprimées, une proportion d’environ 67 %.


Après l’attrition de la liste de huit candidats au fil de la journée, M. Atleo aura finalement obtenu les 60 % de voix nécessaires pour conserver son poste, remportant ainsi la victoire.


Sa principale adversaire, Pam Palmater, a terminé loin derrière, en deuxième position lors de chacun des trois tours de scrutin. Ses premiers commentaires n’ont cependant pas servi à souhaiter bonne chance au vainqueur.


«Nous allons continuer, a déclaré celle qui a mené une campagne anti-Shawn Atleo. Il s’agit d’un mouvement qui ne s’arrêtera pas aujourd’hui. Notre mouvement est solide.»


Mme Palmater, qui a obtenu 141 votes au troisième tour de scrutin, représentait une approche beaucoup moins prisée en termes de relations entre les Premières Nations et Ottawa que celle choisie par M. Atleo, dont le premier mandat a été marqué par un style plus tranquille et conciliant.


Avant la divulgation des résultats du troisième tour de scrutin, un chef québécois partisan de Mme Palmater, Gilbert Whiteduck, estimait que si le M. Atleo l’emportait, il devrait tenir compte du fait qu’il règne une certaine frustration au sein des Premières Nations, et que ces voix doivent être entendues sur la scène fédérale.


De son côté, le chef régional des Territoires du Nord-Ouest, Bill Erasmus, troisième au scrutin final, a présenté ses félicitations à M. Atleo et laissé entendre qu’il était prêt à travailler avec le chef - non sans avoir organisé, au préalable, une vaste fête sur le port de Toronto, hier soir.

 

Non à la confrontation


Des observateurs ont estimé que les résultats du vote démontraient clairement qu’une approche basée sur la confrontation en matière de politiques fédérales ne plaisait pas aux plus de 500 chefs ayant passé la journée à voter.


Les partisans de M. Atleo ont affirmé qu’un deuxième mandat lui donnera l’occasion de bâtir sur sa relation de respect mutuel méticuleusement entretenue avec le premier ministre Stephen Harper.


Ce dernier a d’ailleurs rapidement félicité M. Atleo, affirmant qu’il avait hâte de continuer à travailler avec le chef national sur les questions touchant les Premières nations. «Le gouvernement du Canada et les Premières Nations entretiennent des relations durables fondées sur le respect mutuel, l’amitié et l’entraide», a-t-il notamment déclaré par voie de communiqué.


«Je suis impatient de continuer à travailler avec le Chef national Atleo pour continuer à bâtir de solides partenariats entre les peuples des Premières Nations et les autres Canadiens, dans notre intérêt mutuel à tous.»


Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a lui aussi offert ses félicitations à M. Atleo, affirmant que l’Assemblée des Premières nations jouait un «rôle crucial» pour s’assurer que les voix des Premières Nations soient entendues à Ottawa.


«Les chefs nationaux ont aidé tous les Canadiens à prendre conscience de la réalité de la vie sur les réserves et du besoin urgent d’agir pour améliorer les conditions de vie et offrir de meilleurs opportunités de scolarisation aux jeunes.»


Le chef par intérim du Parti libéral du Canada, Bob Rae, a également souligné la victoire de M. Atleo, dans une brève déclaration écrite.


L’élection se déroulait dans le cadre de l’assemblée générale annuelle de l’organisation. Huit personnes avaient soumis leur candidature au poste de chef national, dont quatre femmes: Ellen Gabriel, Joan Jack, Diane Kelly et Pam Palmater. Les autres candidats étaient le chef sortant Atleo, Bill Erasmus, Terence Nelson et George Stanley. Mme Gabriel, une Mohawke de Kanesatake, a été éliminée à l’issue du deuxième tour de scrutin.

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