50 000 $ pour une statue de chien militaire

L’épouse de Stephen Harper, Laureen, est active dans le milieu de la protection des animaux.
Photo: Chris Jackson, Associated Press L’épouse de Stephen Harper, Laureen, est active dans le milieu de la protection des animaux.

Un petit groupe de bénévoles ayant l’appui de Laureen Harper, l’épouse du premier ministre, a célébré hier l’obtention d’une subvention fédérale de 50 000 $. L’argent servira à construire un monument à la mémoire des animaux morts à la guerre.


Le monument, destiné au parc de la Confédération à Ottawa, sera composé d’une statue de bronze représentant un chien de type berger allemand grandeur nature et de trois bas-reliefs illustrant les différents animaux ayant servi pendant les conflits armés. « Nous voulons rendre hommage aux animaux qui se sont battus au cours des 200 dernières années », explique Christopher Genier, un des bénévoles siégeant au comité de reconnaissance du projet « Histoire d’animaux à la guerre ». « Nous sommes un groupe d’individus qui se sont mis ensemble. Il y a un tel monument à Londres, à Washington et dans d’autres pays du Commonwealth et on trouvait que le Canada devait avoir son propre monument. »


Le groupe a été fondé par le vétéran de la guerre de Corée Lloyd Swick. Il jouit de l’appui symbolique de l’épouse du premier ministre canadien, Laureen Harper. Sa photo trône à l’entrée du site Internet du groupe à titre de « marraine honoraire ». Elle a également rédigé une lettre d’appui, « une belle lettre », précise M. Genier. Amoureuse des chats, Mme Harper est très active dans le milieu de la protection des animaux. L’appui de la première dame a-t-il pu faciliter l’obtention d’une subvention fédérale ? M. Genier n’ose pas avancer une réponse.


« Il n’y a probablement pas de lien direct, mais si quelqu’un savait qu’elle appuyait le projet, assurément, ç’a pu aider. Mais je ne peux pas dire qu’il y a eu un appel direct. Je suis certain qu’elle n’a pas pris le téléphone pour appeler Patrimoine Canada. »


La subvention de 50 000 $ provient du programme Célébrations et commémorations du ministère du Patrimoine. Le ministère confirme que le projet répond aux critères du programme. Le groupe a besoin de récolter 160 000 $ pour réaliser le projet. Avec cette subvention, il a atteint le tiers de son objectif.


Les animaux ont contribué de diverses manières à l’effort de guerre. Chevaux, chiens, pigeons, souris, vers luisants ont été mis à contribution pour tirer, protéger, communiquer, détecter le danger, éclairer. Patrimoine Canada estime à huit millions le nombre de chevaux morts pendant la Deuxième Guerre mondiale.


Avec ce projet, explique M. Genier, « on va pouvoir donner une voix à ceux qui n’avaient pas de voix ». Il désire aussi souligner leur apport présent, par exemple pour protéger les soldats déployés en Afghanistan. « Ces animaux reviennent souvent au Canada avec des problèmes psychologiques similaires à ceux des vétérans. Nos soldats ont un gros monument et ils le méritent, mais avoir un beau petit monument dédié aux animaux de guerre serait dans nos valeurs. »


Le Devoir révélait cet automne que le ministère des Anciens Combattants a conçu en 2006 un fascicule destiné aux enfants racontant l’effort de guerre des animaux à travers six personnages.


Le gouvernement fédéral est en plein exercice de restriction budgétaire. Ottawa doit retrancher 5,2 milliards de dollars de ses dépenses annuelles et éliminera pour ce faire 19 200 emplois. Déjà, plus de 18 000 fonctionnaires fédéraux ont reçu des avis leur annonçant que leur poste était affecté par les compressions. La quatrième grande vague de ces avis doit survenir aujourd’hui ou demain. Transports Canada, Pêches et Océans, Justice Canada, Environnement Canada, Travaux publics, Industrie Canada sont notamment du lot cette fois-ci.


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