Ottawa boucle l’étude du dossier des F-35


	Après sept rencontres, les conservateurs s’apprêtent à couper court à l’étude du comité parlementaire sur l’achat des F-35.
Photo: Lockheed Martin
Après sept rencontres, les conservateurs s’apprêtent à couper court à l’étude du comité parlementaire sur l’achat des F-35.

Les conservateurs en ont assez entendu en ce qui concerne l’achat des avions de chasse et ils se préparent à mettre un terme à l’étude du comité parlementaire qui se penchait sur le sujet.

Le rapport accablant du vérificateur général Michael Ferguson a donné suite à beaucoup de questions de la part de l’opposition aux Communes ainsi qu’au Comité des comptes publics. Néodémocrates et libéraux y tentaient d’élucider, depuis deux mois, pour quelles raisons le gouvernement faisait état depuis 2010 d’une facture d’environ 15 milliards de dollars pour l’acquisition des appareils, alors que le ministère de la Défense prévoyait à l’interne une enveloppe de 25 milliards, tel que rapporté par M. Ferguson.
 
Or, après sept rencontres sur le sujet, les conservateurs s’apprêtent à faire un pied de nez à l’opposition et à couper court à l’étude. De l’avis des troupes gouvernementales, la question a suffisamment été abordée au Parlement. « Les conservateurs disent qu’ils n’ont rien à cacher, que ce n’est pas une opération camouflage », a déploré en Chambre le néodémocrate Matthew Kellway. « Il est temps de passer à autre chose et que l’opposition cesse de jouer à des jeux politiques », lui a répliqué le conservateur Andrew Saxton aux Communes. Ce dernier a déposé une motion pour clore les travaux sur le sujet et ce n’est qu’une question de temps avant que les conservateurs, majoritaires au comité, l’adoptent.
 
Nouveaux reproches

Au fil des rencontres, de nouveaux reproches se sont ajoutés. Le vérificateur général s’est ainsi dit convaincu que les ministres savaient que la Défense anticipait une facture plus élevée que le montant miroité aux Communes et pendant l’élection. Le directeur parlementaire du budget, Kevin Page — dont les propos ont été corroborés par un fonctionnaire —, a quant à lui indiqué que les F-35 coûteraient une fois et demie plus cher à exploiter que les CF-18 qu’ils doivent remplacer. Pourtant, le gouvernement plaidait, en réponse au rapport, qu’une enveloppe moins élevée avait été brandie, car les 10 milliards de dollars supplémentaires représentaient les coûts marginaux d’utilisation des appareils, déjà indexés aux budgets de la Défense.
 
« Il y a toujours des questions pour lesquelles on n’a pas de réponses claires de la part du gouvernement », a déploré le chef libéral par intérim Bob Rae. L’opposition se trouve maintenant au pied du mur, car les recours sont limités pour forcer la majorité conservatrice à se pencher de nouveau sur le dossier. Cela dit, ils ont promis de persévérer.

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