Tous les emplois sont de bons emplois, affirme Flaherty

Selon Jim Flaherty, le Canada fera bientôt face à d’importantes pénuries de main-d’œuvre.
Photo: Agence Reuters Chris Wattie Selon Jim Flaherty, le Canada fera bientôt face à d’importantes pénuries de main-d’œuvre.

Les groupes de défense des chômeurs ne seront pas rassurés : selon le ministre des Finances, Jim Flaherty, tout emploi est un bon emploi, laissant entendre qu’une personne au chômage ne devrait pas rechigner à accepter n’importe quel travail.

« J’ai été élevé d’une certaine façon : il n’y a pas de mauvais emploi. Le seul mauvais emploi, c’est de ne pas avoir d’emploi », a lancé le ministre, en soulignant avoir lui-même été chauffeur de taxi et arbitre au hockey. « Vous faites le nécessaire pour gagner votre vie. »


Selon lui, son gouvernement doit « se débarrasser des éléments dissuasifs du système d’assurance-emploi pour les gens qui se joignent au marché du travail ». Le Canada fera bientôt face à d’importantes pénuries de main-d’oeuvre et pour y remédier, tout le monde devra mettre la main à la pâte : les aînés, les personnes vivant avec un handicap, les autochtones, les immigrants qualifiés et les chômeurs, a-t-il prévenu.


Le ministre a offert cette réponse lorsqu’il a été interrogé à propos des changements apportés à la définition d’« emploi convenable » dans la loi budgétaire C-38. À l’heure actuelle, en vertu de ce concept, un chômeur peut refuser un emploi sans voir sa prestation réduite si l’emploi en question offre des conditions inférieures à ce qui est « admis par les bons employeurs » dans ce domaine. Il bénéficie aussi d’un « délai raisonnable » pour chercher un emploi seulement dans son domaine d’expertise et refuser les autres. Ces dispositions sont éliminées. Cela fait craindre à l’opposition que tout chômeur sera forcé d’accepter n’importe quoi, chez Tim Hortons ou comme cueilleur de fruits et légumes.


« L’assurance-emploi n’est pas un programme financé par le gouvernement, c’est une assurance payée par les employeurs et les travailleurs. C’est une assurance sur laquelle les gens doivent pouvoir compter quand ils en ont besoin », a rétorqué la néodémocrate Peggy Nash. « Ce n’est pas la charité de la part du gouvernement », a ajouté le bloquiste André Bellavance.


L’opposition est indignée de voir le débat sur le projet de loi budgétaire coupé court, alors que plusieurs mesures de C-38 n’ont toujours pas été entièrement expliquées. Par exemple, Ottawa maintient qu’une définition plus précise d’« emploi convenable » viendra. Les conservateurs se contentent de plaider que l’incertitude économique en Europe est la preuve que le Canada doit rapidement mettre en oeuvre leur budget. Un « budget qui ne crée pas d’emplois », accuse toutefois le libéral Marc Garneau.


Le projet de loi a été adopté hier soir en deuxième lecture à 149 voix contre 132. Les audiences en comité parlementaire débutent cet après-midi avec Jim Flaherty comme premier témoin. Les partis d’opposition promettent de riposter quand le C-38 reviendra aux Communes pour étude finale en proposant une enfilade d’amendements dont les votes retarderont son envoi au Sénat.

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