L'avenir du Québec discuté à Toronto
Québec — C'est en anglais exclusivement que se déroulera à Toronto une importante conférence, organisée par l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et l'Université de Toronto, sur l'avenir du Québec et ses liens de plus en plus ténus avec le reste du Canada.
Les organisateurs, le Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales (GRSP) de l'UQAM et la School of Public Policy and Governance de l'Université de Toronto, précisent que la conférence The Quebec Question for the Next Generation «est donnée en anglais uniquement». On compte parmi les conférenciers venus du Québec l'ancien premier ministre Bernard Landry, le député de Lac-Saint-Jean, Alexandre Cloutier, l'ancien député péquiste Daniel Turp et la professeure de droit constitutionnel Eugénie Brouillet.Pour le directeur du GRSP, le politologue Alain G. Gagnon, la seule façon d'intéresser les Canadiens anglais à la question du Québec, c'est d'en parler en anglais. «On aurait tenu l'événement à Montréal en français et on n'aurait eu aucune répercussion à l'extérieur du Québec, a-t-il indiqué. On va soulever la question du Québec au coeur du Canada anglais. Donc, il n'y aura pas l'excuse de la langue.»
Un constat
L'idée de tenir cette conférence vient du constat que le Québec fait de moins en moins partie du Canada. De même, le Canada prend également ses distances en se construisant sans la participation du Québec. «Ce qu'on constate depuis plusieurs années — et les derniers mois sont assez révélateurs aussi —, c'est que la place du Québec au sein du Canada s'effrite de plus en plus. L'intérêt pour les questions québécoises, pour tout ce qui émane du Québec, est de moins en moins fort», a fait observer Alain G. Gagnon.
Dans une lettre publiée dans la revue Macleans en janvier, Peter White, qui a conseillé Brian Mulroney et qui est président de l'Association conservatrice de la circonscription de Brome-Missisquoi, abonde dans ce sens. Il s'inquiète de la «décanadiennisation» du Québec et de la «déquébéquisation» du Canada. C'est pour lui «la séparation de facto». Le Canada s'effondre graduellement alors que le premier ministre Stephen Harper n'assume pas son rôle d'unifier les deux groupes, juge-t-il. Peter White et Alain G. Gagnon ont partagé la même tribune, hier, à l'émission Médium large à la radio de Radio-Canada et le politologue l'a invité à participer à la conférence.
L'ancien premier ministre de Terre-Neuve et ancien ministre libéral à Ottawa Brian Tobin y donnera la réplique à Bernard Landry. La sommité torontoise de la politique québécoise Kenneth McRoberts, l'ancienne juge de la Cour suprême Louise Arbour et l'ancienne députée libérale à Ottawa Martha Hall Findlay prendront également part à la manifestation qui aura lieu le 7 février prochain.