Sondage Léger Marketing-Le Devoir-The Gazette - NPD et Bloc maintenant à égalité

La course au leadership du NPD semble causer un vide qui contribue à un nouveau recul des appuis du parti au Québec.
Photo: Agence Reuters Blair Gable La course au leadership du NPD semble causer un vide qui contribue à un nouveau recul des appuis du parti au Québec.

Il est visiblement temps que la course au leadership aboutisse au NPD: le vide actuel contribue à un nouveau recul des appuis du parti au Québec, révèle un sondage Léger Marketing qui place le NPD et le Bloc québécois à égalité dans les intentions de vote.

Si des élections avaient eu lieu la semaine dernière, le Nouveau Parti démocratique aurait ainsi obtenu 28 % de la faveur populaire dans la province. Désormais mené par Daniel Paillé, le Bloc québécois maintient ses appuis et récolte 27 %. Suivent ensuite les libéraux (22 %) et les conservateurs (15 %).

Par rapport à la dernière élection générale, le NPD enregistre un recul de près de 15 points, au profit du Bloc (+ 4 %) et surtout des libéraux (+ 8 %). Les conservateurs avaient quant à eux obtenu 16,5 % des votes en mai au Québec. Le dernier sondage fédéral réalisé par Léger pour Le Devoir et The Gazette — en décembre — accordait 33 % au NPD, 26 % au Bloc et 17 % aux libéraux.

Difficile d'évaluer combien de sièges pourraient obtenir le NPD au Québec dans ces conditions, mais la partie serait assurément serrée à plusieurs endroits. Cela parce que le vote des francophones va maintenant majoritairement vers le Bloc québécois (34 %), les néodémocrates étant huit points derrière. C'est là un recul de près de 20 points pour le NPD depuis le mois d'octobre.

Analysées par régions, les intentions de vote montrent aussi de possibles luttes serrées: à Montréal, le NPD obtient par exemple 30 % d'appuis, contre 28 % pour le Bloc et 26 % pour les libéraux — une égalité statistique, eu égard à la marge d'erreur supérieure pour les sous-groupes. À Québec, ce sont les conservateurs qui dominent, avec 31 % d'appuis, contre 24 % pour le NPD et 21 % pour les libéraux. Dans le reste du Québec, le Bloc obtient 29 %, trois points devant le NPD et neuf devant les conservateurs.

La performance du gouvernement Harper continue par ailleurs de susciter le mécontentement des Québécois, alors que 71 % des répondants ont indiqué être insatisfaits de la gestion du pays par Stephen Harper.

Vivement un chef

Pour l'analyste Jean-Marc Léger, président de la firme de sondage, la chute du NPD s'explique en grande partie par le «vacuum à la tête de la formation». «Le NPD est quasi absent de la scène québécoise, dit-il. Thomas Mulcair est plus préoccupé par le vote des membres au Canada anglais, et c'est normal, mais ça fait qu'il n'y a pas vraiment de lieutenant au Québec pendant la course, à part peut-être Alexandre Boulerice [député de Rosemont-La-Petite-Patrie]», soutient M. Léger. «Ailleurs, ce sont vraiment des poteaux dont on n'entend pas parler.»

M. Léger estime que «la course à la succession de Jack Layton est beaucoup trop longue, qu'elle se déroule surtout en dehors du Québec [qui comptait au dernier décompte pour moins de 10 % du total national de membres du NPD] et qu'elle détourne les forces vives du parti, alors que les gens souhaitent le voir performer et se faire rassurer sur leur choix du 2 mai».

Quant au sort du Bloc québécois, Jean-Marc Léger se montre prudent. «Ce n'est pas tant le Bloc qui monte que le NPD qui descend», dit-il, notant toutefois que «l'arrivée de Daniel Paillé a permis quelques gains, alors que les difficultés de Gilles Duceppe [allégations concernant l'éthique de sa gestion des fonds parlementaires] n'ont pas eu d'impact négatif».

Le sondage a été mené en ligne auprès de 1001 personnes entre le 23 et le 25 janvier. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d'erreur de plus ou moins 3,1 %, dans 19 cas sur 20.

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