Chefferie du NPD - Nash, la candidate «rassembleuse»

Peggy Nash estime avoir de bonnes chances de devenir la prochaine chef du NPD.
Photo: Agence Reuters Blair Gable Peggy Nash estime avoir de bonnes chances de devenir la prochaine chef du NPD.

Peggy Nash le reconnaît: malgré un français impeccable, la candidate à la chefferie du NPD n'a pas de racines profondes au Québec. Moins que Thomas Mulcair ou Brian Topp, par exemple. Mais l'ex-syndicaliste soutient être la mieux placée pour unir le caucus, le parti et le pays dans un mouvement social-démocrate opposé aux valeurs des conservateurs.

«Je suis une rassembleuse», dira à quelques reprises Peggy Nash lors d'une entrevue éditoriale avec Le Devoir, hier. Toujours de ce ton posé qui caractérise la députée de la région de Toronto, ancienne négociatrice principale des Travailleurs canadiens de l'automobile et militante active dans différents mouvements sociaux.

«J'apporte avec moi des valeurs communes aux Québécois et aux Canadiens — le goût pour la justice sociale, l'environnement, la paix, poursuit-elle. Et on a bien besoin au pays d'une personne capable d'unir les sociaux-démocrates, à l'heure où Stephen Harper tente de diviser tout le monde: les ruraux et les urbains, l'Est et l'Ouest, les francophones et les anglophones.»

Dans la foulée, Mme Nash réfute le postulat voulant que seul M. Mulcair soit capable de tenir tête à Stephen Harper à la Chambre des communes — et qu'il soit conséquemment la meilleure personne pour guider le NPD dans son rôle d'opposition officielle. «J'ai fait face tous les jours à Jim Flaherty comme critique en matière de finances, réplique-t-elle. Et je suis moi-même une excellente débatteuse.»

Mais ce sera là la seule allusion directe à ses opposants. La course à la direction du NPD a été marquée par une absence presque totale d'attaque entre les candidats, et Peggy Nash respecte le principe. «Nous sommes tous de la même famille. Nous partageons les mêmes valeurs. Il y a de petites différences de politiques, mais la course est surtout une question d'expérience personnelle» et de personnalité, croit Mme Nash.

En ce sens, le bagage qu'elle apporte rejoint l'esprit pragmatique des années Layton. «J'ai négocié de grosses conventions collectives avec les plus grandes compagnies du Canada. Je sais comment réunir les gens et les faire travailler ensemble. Je sais aussi comment trouver des solutions concrètes. Oui, j'ai des principes et des idéaux pour lesquels je travaille, mais il faut savoir arriver à des gains concrets», exprime-t-elle en faisant référence à la nécessité de garder le programme du NPD dans les balises centre-gauche déterminées par Jack Layton, notamment sur le plan économique.

Concernant la relation qu'aurait un gouvernement Nash avec le Québec — dont elle dit bien «comprendre l'histoire et l'importance des réalités culturelles» —, la candidate soutient être partisane du fédéralisme asymétrique. «Il est à mon avis possible d'appuyer les provinces sans s'ingérer dans leurs champs de compétence», estime Mme Nash.

Dans le cas précis des transferts fédéraux en santé, elle avance par exemple que «le Québec a le droit de gérer les fonds selon les besoins des Québécois», sans directives d'Ottawa — ce qui ne serait pas nécessairement le cas pour les autres provinces.

Trio de tête

À deux mois de la fin de la course à la chefferie du NPD, Peggy Nash estime avoir de bonnes chances de l'emporter. On la présente généralement dans le trio de tête de la course, même si aucun sondage ne permet de vérifier qui est en avance sur qui. «Avec le système un membre, un vote, c'est très difficile à dire, souligne Mme Nash. Mais je suis entrée dans cette course pour la gagner et faire du NPD le prochain gouvernement. C'est toujours mon intention.»

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