Turmel se porte à la défense de la SRC
La chef intérimaire du NPD, Nycole Turmel, estime que le gouvernement Harper doit exempter Radio-Canada et la CBC des coupes aveugles de 10 % qu'il impose à l'ensemble des services fédéraux pour continuer d'assurer des services culturels et d'information aux régions éloignées et aux communautés autochtones, en particulier aux francophones de plusieurs provinces dont la société d'État constitue le lien de base.
En conférence de presse hier à Montréal, Mme Turmel a évalué à plus de 100 millions par année l'importance de la ponction imposée à RC/CBC, une somme que certains conservateurs voudraient doubler. Depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs, a-t-elle précisé, la société d'État a vu ses budgets baisser de 12 %, une baisse de ressources qui s'ajoutait aux compressions qu'avaient imposées auparavant les libéraux.Pour Nycole Turmel, le gouvernement Harper se réfugie derrière une apparente politique de réduction globale de 10%, qui doit frapper partout. Mais il fait aussi le jeu très clairement, dit-elle, des forces économiques du secteur privé qui veulent émasculer la société d'État pour avaler plus facilement sa clientèle actuelle. Et cela fait partie, ajoute-t-elle, de la vision du gouvernement Harper sur la langue française, qu'il affaiblit chaque jour davantage par de nouvelles mesures.
Ces attaques contre des services de base, ajoute-t-elle, traduisent la déconnexion croissante des conservateurs avec la population, ce dont elle a été saisie de toutes parts lors de sa récente tournée du Québec auprès des élus régionaux et municipaux. Ou encore, ajoute-t-elle, comme on le voit par des conflits comme ceux chez Carterpillar et Rio Tinto, «où on voit que la fuite des emplois n'est pas une priorité» du gouvernement.
Pour Pierre Nantel, député NPD de Longueuil-Pierre-Boucher, «les conservateurs s'apprêtent à charcuter un joyau culturel national, et c'est inquiétant. La culture québécoise ne serait pas la même sans Radio-Canada. Et de nombreuses communautés situées loin des grands centres, qui comptent sur la société d'État pour être informées et diverties, risquent de voir leur service public se détériorer».