Le NPD multiplie les pressions contre Lise St-Denis

En route pour Grand-Mère, Nycole Turmel s’est arrêtée hier au Chic Resto Pop de Montréal pour discuter de pauvreté et de formation.
Photo: - Le Devoir En route pour Grand-Mère, Nycole Turmel s’est arrêtée hier au Chic Resto Pop de Montréal pour discuter de pauvreté et de formation.

Le Nouveau Parti démocratique n'en a pas fini avec la députée transfuge de Saint-Maurice-Champlain, Lise St-Denis. Le parti a avoué hier être à l'origine d'un sondage particulier qui a bloqué les lignes téléphoniques de la recrue libérale, cela au moment où Nycole Turmel demandait la démission de Mme St-Denis... devant la porte de son bureau de circonscription.

C'était donc le NPD: Mme St-Denis avait dénoncé la semaine dernière la tenue d'un sondage qui a eu pour effet de congestionner le service téléphonique de son bureau. La raison? Les personnes sondées se faisaient demander leur opinion au sujet du changement d'allégeance de la députée. En appuyant sur la touche 1, elles pouvaient «exprimer leur désaccord» par rapport à une décision qui a soulevé beaucoup de critiques. Mais ceux qui appuyaient sur le 1 se voyaient dès lors connectés directement au bureau de Mme St-Denis.

La chef du NPD a indiqué hier avoir approuvé la tenue du sondage, qu'elle estime tout à fait loyal. «On proposait aux gens d'exprimer leur mécontentement et on leur disait clairement qu'ils pouvaient parler avec le bureau de la députée en appuyant sur le 1, a soutenu Mme Turmel en entretien avec Le Devoir. Les gens avaient la possibilité de raccrocher.»

Selon Mme Turmel, ce n'est pas la première fois que le NPD procède ainsi. «Nous l'avons fait pour le registre des armes à feu. C'est une nouvelle approche qui fonctionne, alors on va continuer.» La chef intérimaire refuse de comparer cette méthode avec celle des conservateurs, qui ont mené dans Mont-Royal un sondage suggérant que le député libéral en poste allait démissionner sous peu.

Mais ce n'est pas la seule pression que le NPD exerce sur son ancienne députée. Hier, Nycole Turmel s'est déplacée sur la 6e Avenue de Grand-Mère pour tenir un point de presse devant le bureau de Mme St-Denis, où elle a de nouveau exigé sa démission. «Elle doit démissionner, par respect envers la démocratie et les milliers de citoyens qui ont voté pour le NPD» en mai, estime Mme Turmel.

Dans des entrevues accordées lundi, Lise St-Denis a dit «comprendre la colère du NPD» et a reconnu qu'elle n'aurait pas gagné sous la bannière libérale. «Nous verrons dans trois ans si les électeurs pensent que j'ai pris la bonne décision», a-t-elle dit. Plus de 2000 personnes ont signé une pétition demandant sa démission.

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