Réforme de la carte électorale - Feu vert à des députés supplémentaires

Ottawa — La réforme de la carte électorale au pays devrait devenir loi d'ici quelques jours. Le projet de loi C-20 a pris la direction du Sénat, hier soir, où il devrait être adopté d'ici le congé des Fêtes, compte tenu de la majorité conservatrice qui domine aussi la Chambre haute.

La proposition de longue date des conservateurs de Stephen Harper avait cette fois-ci été revue pour accorder trois nouveaux sièges au Québec — permettant à la province de conserver son poids démographique aux Communes (environ 23 %) mais faisant néanmoins baisser son poids politique, qui comptait jusqu'à présent pour 24,3 % des sièges à la Chambre. Le projet de loi prévoit en outre l'ajout de 15 circonscriptions en Ontario, et de 6 en Alberta et en Colombie-Britannique.

Les libéraux avaient plutôt proposé une formule permettant d'arriver aux mêmes proportions pour chacune des provinces, mais les conservateurs l'ont rapidement écartée. Une «honte», selon le libéral Stéphane Dion, car il s'agit d'imposer «la plus grande hausse de l'histoire de la fédération».

Une «rigolade»

D'autant plus que le gouvernement Harper ajoutera ces coûteux sièges au moment même où il prévoit réduire de 10 % ses dépenses dans le secteur public pour rééquilibrer son budget, a-t-il accusé.

«C'est une rigolade, ce Parlement maintenant. Ils veulent augmenter le Parlement de 30 députés. Pourquoi? Pour avoir des poteaux qui vont se lever quand on va le leur demander?», a-t-il lancé. Depuis le début de l'automne, les conservateurs ont limité les temps de débat à neuf reprises et refusé presque tous les amendements proposés à leurs projets de loi, notamment celui-ci.

Le ministre de la Réforme démocratique s'est contenté de répéter hier le même discours: C-20 rapproche chaque province d'une représentation proportionnelle à sa population. Et même si son gouvernement demande à la population de se serrer la ceinture, le ministre Tim Uppal a défendu l'ajout de 30 nouveaux députés, engendrant chacun des coûts d'environ un demi-million de dollars par année. «La priorité de ce gouvernement continue d'être l'économie [...] mais nous avons une occasion de nous pencher sur la sous-représentation [...] Ce projet de loi est équitable», a-t-il plaidé.

Le projet de loi C-20 a été adopté aux Communes à 154 voix contre 131.

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