Course à la chefferie du NPD - Une tribune de choix pour Topp

Ottawa — Une tribune privilégiée pour l'un des candidats à la direction du NPD fait sourciller. Or ce ne sont pas les concurrents qui rouspètent — préférant taire leurs critiques sur le sujet —, mais plutôt des internautes sur Twitter. Le journal qui accueille le blogue de Brian Topp, lui, se défend de favoriser l'un des aspirants-chefs.
M. Topp publie des textes sur le site du Globe and Mail depuis décembre 2009, écrivant à l'époque à titre de stratège néodémocrate. Depuis qu'il s'est lancé dans la course à la chefferie, ses chroniques sont annotées pour préciser qu'il est candidat. Mais sans plus. Les textes sont toujours mis en ligne, de façon irrégulière, au sein d'une section du site rassemblant des collaborateurs politiques. Et le Globe and Mail n'y voit aucun parti pris, arguant qu'au contraire, ce serait une erreur que de retirer le blogue.«Pourquoi ne pas» poursuivre la collaboration, a rétorqué le rédacteur en chef du quotidien torontois, David Walmsley. M. Topp a développé une relation avec les lecteurs du site et y présente les positions du parti sur une foule de sujets; de s'en priver serait faire fausse route, à son avis.
«Ce n'est pas un site Web pro-Brian Topp. C'est Brian Topp qui présente une perspective, en tant que candidat dans la course à la chefferie», a-t-il défendu au Devoir, en plaidant être prêt à publier des textes d'autres prétendants néodémocrates. Mais à condition qu'ils soient «pertinents», et le quotidien n'offrira pas son propre blogue à chacun des candidats. Seul M. Topp conservera le sien, a-t-il tranché.
Le chroniqueur n'y voit lui non plus de problème. Au contraire, en conservant son blogue, M. Topp estime faire preuve de transparence envers le public canadien en s'expliquant sur plusieurs dossiers. Un «devoir des candidats», a-t-il souligné en invitant ses concurrents à faire de même puisque Internet leur offre une plateforme infinie.
«Je pense que je dois aux membres de m'expliquer. Alors j'encourage les autres à le faire aussi», a-t-il martelé, n'ayant aucune intention d'y renoncer.
Ses opposants dans la course à la direction du parti se sont tous montrés prudents lorsqu'appelés à commenter, défendant plutôt leurs propres contributions dans d'autres médias. S'il rétorque à son tour que d'autres candidats ont publié sur Internet, M. Topp — et ses rivaux — omet de reconnaître que le site du Globe and Mail est drôlement plus fréquenté que ceux du Huffington Post (Romeo Saganash) ou The Mark News (Nathan Cullen).
L'équipe de Romeo Saganash, qui n'a écrit que deux textes en anglais au Huffington Post, a fait valoir, à l'instar de celles des autres candidats sondés, que la décision revenait au Globe and Mail et qu'ils n'avaient «pas de contrôle sur des choses comme ça». «Ce serait bien que le même espace soit offert à tous les candidats», a quant à lui laissé tomber un porte-parole de Paul Dewar, en étant toutefois prudent de ne pas critiquer trop directement le quotidien ou M. Topp.
«C'est un candidat qui a choisi de communiquer de cette manière-là. Tous les candidats sont libres de communiquer comme ils le veulent», a-t-on en outre répliqué dans le camp de Thomas Mulcair. Le candidat montréalais, considéré comme l'autre meneur dans cette course, aurait reçu «plusieurs offres de différents médias» et s'apprêterait à choisir avec lequel il contribuera à son tour de façon régulière.
Pour sa part, Nathan Cullen a plaidé, en lançant une flèche à peine voilée, avoir d'autres avantages en tant que député (M. Topp n'a jamais été élu aux Communes) puisqu'il peut questionner directement le gouvernement de Stephen Harper en Chambre.
Nouvelle recrue
Alexa McDonough, qui a dirigé le parti fédéral de 1995 à 2003, a offert hier son soutien à l'Ontarienne Peggy Nash. Celle qui avait redonné au NPD le statut de parti officiel, en 1997, a plaidé que Mme Nash était «la candidate qui pourra mener un NPD uni», arguant qu'elle «a ce qu'il faut pour mener le NPD vers de nouveaux sommets» en raison de son expérience parlementaire, notamment en matière d'économie.