Course à la chefferie du NPD - Nouveaux appuis pour Topp, nouveau coup dur pour Mulcair

Ottawa — Se démarquant rapidement comme étant le meneur dans la course à la chefferie du NPD, Brian Topp a reçu de nouveaux appuis hier. Le Québécois Alain Giguère et le Néo-Brunswickois Yvon Godin ont encensé la candidature du stratège de longue date du Nouveau Parti démocratique, en décochant du même coup quelques flèches à l'endroit du candidat qu'attendent toujours plusieurs, Thomas Mulcair.
Venu soutenir son ami et collègue depuis 30 ans Brian Topp, M. Giguère s'en est pris à l'organisation entourant Thomas Mulcair. Alors que ce dernier réfléchit toujours à se lancer dans la course — expliquant qu'il pèse toujours ses appuis pancanadiens —, M. Giguère les a justement mis en doute.«On doit gagner 100 comtés à la prochaine élection. Ces 100 comtés-là ne proviendront pas du Québec», a chargé le député de la région de Laval. À son avis, M. Mulcair est incapable de décrocher de tels appuis à l'extérieur du Québec. «Brian Topp est beaucoup mieux placé pour le faire», a-t-il estimé, en affirmant ne pas être témoin d'une équipe-Mulcair dans le reste du Canada.
En point de presse devant le parlement, M. Topp et M. Godin ont immédiatement voulu se distancier de ces propos. Brian Topp a tenté tant bien que mal de souligner les qualités de Thomas Mulcair, en martelant voulant mener une campagne sans attaques personnelles.
Un ton négatif
Mais il était déjà trop tard. Le camp Mulcair a rapidement dépêché de ses partisans, venus dénoncer le «ton négatif» que la campagne à la direction a rapidement adopté. «Je n'aime pas et je n'apprécie pas l'angle des commentaires. [...] Je pense que c'est un très mauvais tracé et que ça ne respecte pas l'héritage de Jack Layton», s'est indigné François Lapointe, du Bas-Saint-Laurent, qui fait partie du petit groupe de députés qui ont soutenu publiquement M. Mulcair la semaine dernière.
Grand absent dans cette course, Thomas Mulcair a refusé de commenter la sortie de son collègue député, hier. «Je ne me lancerai pas dans la course sans avoir une structure qui permettra de me rendre jusqu'à la ligne d'arrivée», a-t-il toutefois plaidé en entrevue jeudi.
En début de semaine, le vétéran néodémocrate du Québec avait déploré la structure organisationnelle du parti, qui ne laissera presque pas de voix à la province dans le choix du prochain chef. Le Québec compte actuellement moins de 3000 membres sur les 88 000 qui voteront pour le prochain chef à l'échelle nationale, ce qui a poussé M. Mulcair à demander au parti lui-même d'intervenir pour encourager l'adhésion de membres dans la province.
Brian Topp, lui, n'est pas d'accord. S'il concède qu'il reste «du travail à faire au Québec», c'est aux candidats de recruter de nouveaux membres selon lui.
«Il y a une élection de sept mois, que les candidats fassent leur travail et aillent chercher leurs membres», a quant à lui accusé Yvon Godin, qui avait déjà vivement dénoncé la requête de M. Mulcair.
La course à la chefferie du NPD ne compte pour l'instant qu'un seul candidat officiel: Brian Topp. Le leader Cri québécois Romeo Saganash a annoncé vouloir se lancer, mais il n'a encore déposé aucun document en ce sens au parti.
Thomas Mulcair réfléchit toujours, même s'il a affirmé à une radio montréalaise cette semaine qu'il «penchait» vers une participation dans la course.