Course à la chefferie - Le Québec compte moins de 5 % des membres du Nouveau Parti démocratique
Ottawa — Si Thomas Mulcair ou d'autres candidats espèrent faire le plein de votes en provenance du Québec dans la course à la succession de Jack Layton, ils devront s'atteler rapidement au recrutement: la section NPD-Québec compte actuellement environ 3000 membres, soit moins de 5 % de l'effectif national.
Le nombre de 3000 comprend les plus récentes adhésions, et tient donc compte de l'impact des dernières élections et de l'émergence du NPD au Québec. C'est le président de la section Québec du NPD, Raoul Gébert, qui a confirmé hier au Devoir ces statistiques, corroborées par le bureau national.Selon le directeur du NPD, Brad Lavigne, il y a 86 500 membres enregistrés à travers le pays. Cela représente grosso modo le membership enregistré à la fin de la dernière course à la chefferie du NPD en 2003. À cette époque, il y avait 885 membres au Québec. En comparaison, le Bloc québécois compte encore 53 000 membres.
La Constitution du NPD reconnaît le principe du «un membre, un vote» pour une course à la direction (avec la particularité qu'un pourcentage des voix peut être réservé pour les organisations affiliées au parti). Chaque candidat aura donc tout avantage à recruter beaucoup de nouveaux membres pour augmenter ses chances de réussite — comme Jack Layton l'avait fait en 2002-2003, avec près de 8000 cartes vendues.
La tâche sera particulièrement importante pour les candidats qui chercheront un soutien important dans la province qui compose les deux tiers de la députation du NPD. Dans l'état actuel des choses, le poids des militants québécois au sein du parti est inversement proportionnel à celui de la députation québécoise au sein du caucus. Un fort soutien au Québec ne garantirait rien.
Accélération
Mais d'après Raoul Gébert, l'élection de 59 députés néodémocrates au Québec le 2 mai se traduira invariablement bientôt par une augmentation sensible du nombre de membres dans la province. «La présence des députés aide énormément, dit-il. Nous avons tenu des épluchettes de blé d'Inde et des soupers hot-dog tout l'été, c'est le genre d'événement qui permet de recruter des gens. Nos associations de circonscription sont de plus en plus actives. Nous n'avons pas encore l'organisation des partis implantés depuis des décennies, mais tout s'accélère.»
Au lendemain de la dernière élection, le NPD-Québec s'était fixé l'objectif de recruter environ 500 membres dans chacune des 75 circonscriptions (37 500 personnes) d'ici octobre 2015. La tenue de la course à la chefferie bousculera le processus, reconnaît M. Gébert. Mais il affirme que le nombre total de membres n'a pas tant d'importance que la participation de ces gens. «C'est facile d'attirer des gens pendant une course. Le défi, c'est de les garder actifs dans le parti après celle-ci.»
En 2002-2003, quelque 24 000 personnes s'étaient jointes au NPD durant la course. Brad Lavigne s'attend à voir «une augmentation sensible de notre membership dans les prochaines semaines. Dans toutes les régions du Canada, mais particulièrement au Québec», dit-il. Le parti vient d'engager une personne qui se consacrera à gérer les demandes d'adhésion.