Des milliers de personnes rendent un dernier hommage à Jack Layton
La procession funèbre de Jack Layton au City Hall de Toronto
Toronto - Le cercueil de Jack Layton a fait son entrée au Roy Thomson Hall, aujourd'hui, où se déroulait la Célébration de la vie du politicien, une cérémonie multiconfessionnelle qui se déroulait sous le signe de la musique, comme la politicien l'a voulu.
La famille de Jack Layton a fait son entrée dans la salle de spectacle quelques minutes avant le début de ces funérailles nationales, portée par la musique du saxophoniste Richard Underhill.
Les quelque 2500 personnes se trouvant au Roy Thomson Hall ont longuement et chaleureusement applaudi sa veuve, Olivia Chow, ses deux enfants Sarah et Mike, et la petite-fille bien-aimée de Jack Layton, Beatrice.
Après l'interprétation de l'hymne national, entonné par les centaines d'invités et de citoyens réunis dans la salle torontoise, et la prière autochtone prononcée par le chef de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn Atleo, la cérémonie présidée par le révérend Brent Hawkes s'est mise en branle.
De nombreux politiciens étaient dans l'assistance, dont le premier ministre Stephen Harper et les anciens premiers ministres libéraux Jean Chrétien et Paul Martin. Le gouverneur général du Canada, David Johnston et son épouse, assistaient aussi à la célébration.
Après la projection d'une vidéo en hommage à Jack Layton intitulée Ensemble, nous changerons le monde, l'ancien envoyé spécial de l'ONU en Afrique, Stephen Lewis, a prononcé un éloge funèbre qui a soulevé la foule à maintes reprises.
S'il avait la voix étreinte par les sanglots avant de prendre la parole, l'ancien chef du Nouveau Parti démocratique ontarien a rapidement repris le contrôle de ses émotions pour livrer un discours qui aura duré plus d'une dizaine de minutes.
«Aux portes de la mort, il a énoncé ce qu'il voulait pour les Canadiens», a-t-il affirmé en faisant référence à la lettre d'adieu que Jack Layton a adressée à la population canadienne. Une missive qui était en fait «un manifeste en faveur de la social-démocratie», a précisé M. Lewis. Le commentaire lui a valu une ovation debout de l'assistance, incluant le premier ministre conservateur Stephen Harper.
Son attaché politique de la première heure, Karl Bélanger, lui a succédé au micro. Ce dernier s'est dit honoré d'avoir pu compter Jack Layton parmi ses amis. «Un ami que j'ai eu la chance de partager avec des centaines, des milliers, des millions de Canadiens», a-t-il lancé.
Les enfants de Jack Layton ont ensuite pris la parole. Sa fille Sarah a remercié les citoyens canadiens de leur soutien. «Nous sommes émerveillés par votre appui et très fiers d'avoir partagé notre père avec vous», a-t-elle dit dans la langue de Molière.
Son fils Mike, conseiller municipal à l'Hôtel de ville de Toronto, tout comme l'a été Jack Layton, a ensuite évoqué quelques souvenirs d'enfance pour brosser un portait de celui que tout le monde appelle «Jack», mais qu'il appelait «papa».
Un peu plus tôt, des centaines de personnes s'étaient massées le long du trajet qui sépare l'Hôtel de ville de Toronto, où se trouvait la dépouille du politicien jusqu'à ce matin, de la salle de spectacle où un ultime hommage sera rendu de M. Layton.
La veuve de Jack Layton, Olivia Chow, et les enfants ont suivi le cortège funèbre sous les applaudissements nourris de la population. Le convoi était précédé des policiers à cheval et suivi de groupes de tambour et de cornemuse, ainsi que de la garde d'honneur.
Au Roy Thomson Hall, ils étaient déjà des centaines, ce matin, à faire le pied de grue. Plusieurs d'entre eux y ont passé la nuit afin de s'assurer de pouvoir pénétrer à l'intérieur de la salle. Des écrans géants ont été installés derrière l'édifice pour permettre à ceux qui étaient refoulés à l'extérieur de suivre eux aussi les funérailles nationales de M. Layton en direct.
En début de journée, environ 1300 personnes ont rendu un dernier hommage au politicien pendant les deux dernières heures qui étaient prévues à cet effet à l'Hôtel de ville de Toronto.