Votes des étudiants à Guelph - Élections Canada rabroue les conservateurs

Le Parti conservateur s'est fait rabrouer par Élections Canada hier, alors que l'organisme indépendant a jugé que tous les votes des étudiants de l'Université de Guelph, en Ontario, sont valides. L'équipe de Harper a accepté le verdict et a encouragé les jeunes à aller voter.

La controverse a rapidement fait le tour du pays, avant de connaître son dénouement hier après-midi. Le Parti conservateur (PC), par la voix de son avocat, a demandé à Élections Canada d'annuler les 700 bulletins du bureau de vote spécial mis en place à l'Université de Guelph. Élections Canada permet l'établissement de bureaux de vote spéciaux au pays pour rejoindre des groupes d'électeurs moins susceptibles de voter (Premières Nations, militaires, étudiants, etc.).

Les troupes de Stephen Harper affirmaient que ce bureau de vote spécial était illégal parce qu'il n'y avait pas de scrutateur du Parti conservateur sur place et que du matériel du Parti libéral était présent sur les lieux. Des prétentions contestées par les étudiants. «Tous les Canadiens veulent que les règles électorales soient respectées et appliquées partout de manière équitable», a affirmé le PC dans un communiqué.

Le journal local Guelph Mercury rapportait dans son édition d'hier que le directeur des communications du candidat conservateur dans la circonscription de Guelph, Michael Sona, aurait tenté de s'emparer physiquement de l'urne qui contenait les bulletins de vote, espérant empêcher les étudiants de voter. Les jeunes sur place lui auraient barré la route. Le Parti conservateur a toutefois nié ces informations. «Il n'y a aucun travailleur ni bénévole de l'équipe de campagne qui a touché à une boîte de scrutin ou à un bulletin de vote», a affirmé le PC par voie de communiqué.

Les conservateurs acceptent la décision


En après-midi, après vérifications, Élections Canada a rejeté les allégations d'irrégularité du Parti conservateur. «Tous les renseignements dont nous disposons indiquent que les électeurs ont voté conformément aux dispositions de la Loi électorale du Canada et que leur vote est valide», peut-on lire dans la décision de l'organisme.

La direction de la campagne conservatrice s'est rapidement pliée à la décision. «Même si Élections Canada confirme que ce qui s'est passé à Guelph n'avait pas reçu les autorisations nécessaires, nous applaudissons la décision de ne pas priver ces étudiants de leur droit de vote pour des erreurs commises par un agent local», a soutenu la formation politique dans un communiqué.

La circonscription de Guelph est chaudement disputée. En 2008, le Parti libéral l'a emporté avec 32,2 %, devant le Parti conservateur, avec 29,1 %. À peine 1800 voix séparaient les deux candidats.

De passage à Thornhill, en Ontario, le chef conservateur a soutenu que «la seule préoccupation» de son parti «est que toutes les règles soient respectées», a dit Stephen Harper.

Le chef libéral, Michael Ignatieff, s'est indigné hier matin. «Cela fait partie d'une tendance. Vous avez un premier ministre qui vérifie les pages Facebook de ceux qui viennent à ses rassemblements, qui demande des contrôles avec des pièces d'identité de ceux qui y assistent et là, vous avez un employé conservateur qui tente de s'emparer d'une urne dans une université!», a-t-il lancé.

Même son de cloche au NPD. «Malheureusement, ce n'est pas très étonnant quand on considère le manque total de respect des conservateurs pour les jeunes et la démocratie», a déclaré Kathleen Monk, porte-parole du NPD.

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Avec La Presse canadienne

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