Kory Teneycke pourrait être de retour à SunTV

Ottawa — Le danger éloigné, «l'enflammeur» peut rentrer au bercail. Près de quatre mois après sa démission fracassante comme directeur du nouveau réseau SunTV, l'ancien bras droit de Stephen Harper, Kory Teneycke, serait sur le point de reprendre les commandes du projet.
Des sources ont confirmé au Globe and Mail hier que Quebecor annoncera dans les prochains jours le retour de M. Teneycke. L'entreprise a toutefois refusé de confirmer la nouvelle au Devoir, se contentant de répéter que le lancement de la nouvelle chaîne est prévu avant le 31 mars.Kory Teneycke avait démissionné le 15 septembre dernier, au coeur d'une tempête médiatique qui était, de son propre aveu, en train de ruiner les chances de SunTV d'obtenir une licence auprès du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications du Canada). Luc Lavoie lui avait alors succédé.
M. Teneycke s'était fait remarquer dans les semaines antérieures en participant à des débats musclés à la télévision et en multipliant les messages Twitter dénonçant les opposants au projet de SunTV, souvent surnommé le «Fox News du Nord». Sa démission est également survenue entre des allégations de malversation d'une pétition lancée par le groupe Avaaz.
Dans son message de démission, l'ancien directeur des communications de M. Harper indiquait qu'il était «clair que [son] engagement dans le projet ne contribuerait qu'à enflammer davantage le débat et à envoyer une fausse image de ce que SunTV News aspire à être». Il disait souhaiter que son départ «permette de remettre les compteurs à zéro, d'abaisser la température et de tenir un débat plus rationnel sur l'octroi d'une licence».
Trois semaines plus tard, Pierre Karl Péladeau était venu calmer le jeu à Ottawa en promettant notamment que la nouvelle chaîne ne carburerait pas à la propagande idéologique.
Il avait aussi annoncé des modifications substantielles à la demande de licence de SunTV. Ces changements ont permis à la chaîne de recevoir le feu vert du CRTC le 26 novembre. Contrairement à ce qu'exigeait Quebecor au départ, le réseau ne sera offert qu'à ceux qui voudront bien payer pour l'obtenir.