Stephen Harper nomme Peter Kent ministre de l’Environnement
Le remaniement ministériel effectué mardi par le premier ministre Stephen Harper a été mineur et n’a pas touché de Québécois, comme prévu, mais comportait une certaine surprise. C’est en effet Peter Kent, un ancien journaliste et présentateur du réseau de télévision Global, qui devient ministre de l’Environnement en remplacement de Jim Prentice. M. Prentice a quitté la vie politique pour accepter un poste dans le monde bancaire, à la fin de l’année dernière.
Le nouveau député vedette de Vaughan dans la région de Toronto, Julian Fantino, ancien commissaire de la police provinciale de l’Ontario et ancien chef du service de police de Toronto, commencera sa carrière politique avec un poste de ministre junior en obtenant le portefeuille de ministre d’État aux Aînés.Ce poste de ministre d’État aux Aînés était auparavant détenu par Diane Ablonczy, qui devient ministre d’État aux Affaires étrangères pour les Amériques et les Affaires consulaires.
Finalement, Ted Menzies, qui était secrétaire parlementaire du ministre des Finances Jim Flaherty, devient ministre d’État aux Finances, un poste nouvellement créé. Avec la reprise économique encore fragile, «c’est le moment de rechercher la stabilité et non l’incertitude», a justifié le premier ministre Harper, dans son allocution à la suite de l’annonce de ces changements de postes.
«C’est le temps de maintenir le cap, pas de faire des grands changements», a-t-il martelé. «L’économie reste la priorité numéro un des Canadiens et elle doit rester la priorité numéro un» du gouvernement, a-t-il fait valoir, rappelant que le Canada se tirait tout de même mieux d’affaire que bien d’autres pays.
Aucun grand mouvement n’a donc été annoncé par le premier ministre. «C’est le moment de poursuivre des approches éprouvées qui fonctionnent», a-t-il justifié. Il n’a pas voulu dire si on pouvait en conclure que son gouvernement était désormais bien en selle pour la tenue d’élections ce printemps. «Ce n’est pas moi qui menace d’élections», a-t-il objecté, répétant, comme il l’avait dit lors d’entrevues de fin d’année, que lui ne tenait pas à déclencher des élections générales, mais qu’il ne pouvait décider pour les partis d’opposition, puisqu’il dirige un gouvernement minoritaire. «La responsabilité du gouvernement est de gouverner et de cibler l’économie», a-t-il réitéré.
Les rumeurs précédant ce remaniement avaient pourtant fait état d’un changement de portefeuille pour le ministre du Patrimoine et responsable des langues officielles, James Moore, mais ce changement annoncé ne s’est pas concrétisé.
Aucun député québécois ou francophone n’a été touché par ce remaniement. Ce sont plutôt des Ontariens et des Albertains qui ont pris du galon.
M. Kent, qui hérite du portefeuille de l’Environnement, devra donc arbitrer le dossier des changements climatiques, un dossier délicat pour le gouvernement conservateur de Stephen Harper, tant au pays que sur la scène internationale.
M. Fantino, qui a fait un gain historique pour les conservateurs lors d’une élection complémentaire dans la région de Toronto, sera ainsi un atout à présenter aux électeurs lors d’une éventuelle élection générale que certains prévoient le printemps prochain.