Prisons: le PLC veut connaître les coûts

Ottawa — Les prisons risquent encore de faire parler d'elles. Le Parti libéral de Michael Ignatieff s'adresse encore une fois au directeur parlementaire du budget pour connaître le prix d'un autre projet de loi conservateur serrant la vis aux criminels.

Dans une lettre envoyée hier, les libéraux demandent à Kevin Page de mener une autre enquête, cette fois pour déterminer le coût du projet de loi C-39. Celui-ci resserre les conditions de remise en liberté des prisonniers. On soupçonne qu'il aura pour effet de prolonger le passage des criminels derrière les barreaux, et donc d'augmenter le prix de leur incarcération. Le gouvernement a refusé jusqu'à ce jour de fournir des projections quant à l'impact financier de cette mesure législative.

«Étant donné que le gouvernement fait fi de son obligation de nous dévoiler ces coûts, les parlementaires et la population canadienne n'ont que vous sur qui ils peuvent compter pour produire de l'information fiable à ce sujet», écrit dans sa lettre le député et critique libéral en matière de sécurité publique, Mark Holland.

Les libéraux hésitent désormais à appuyer les projets de loi conservateurs en matière de justice avant d'en connaître l'impact financier. En analysant un précédent projet de loi, celui faisant en sorte que le temps passé en prison avant le prononcé de la sentence ne compte plus en double, Kevin Page a conclu qu'il coûterait 2 milliards de dollars par année aux contribuables, dont la moitié assumée par les provinces! Au moment de déposer son projet de loi, le gouvernement conservateur avait plutôt parlé de 90 millions de dollars.

«En omettant de fournir au préalable des prévisions adéquates et en annonçant des coûts totaux de mise en oeuvre manifestement erronés, le gouvernement Harper continue de forcer le Parlement à voter des mesures législatives en matière de criminalité sans qu'en soient connus les coûts totaux pour les contribuables, continue M. Holland dans sa lettre. Ces manoeuvres insidieuses portent atteinte à la confiance de la population et doivent cesser.»

M. Holland croit qu'il est nécessaire d'obtenir cette information dans un contexte de recul de la criminalité au pays pour que les Canadiens puissent «engager un débat éclairé» et déterminer si ces mesures en valent la chandelle.

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