Maxime Bernier propose d'abolir l'impôt des entreprises

Le député conservateur Maxime Bernier poursuit sa campagne de séduction à travers le pays. Cette fois, il propose une idée fiscalement radicale: abolir l'impôt des entreprises. L'ancien ministre a tenu ce discours la semaine dernière à Winnipeg. Le texte est disponible en français sur son blogue.
D'entrée de jeu, le député de Beauce marque son terrain. «Un célèbre juriste américain, Oliver Wendell Holmes Jr., a écrit en 1927 que les impôts sont le prix que nous payons pour la civilisation. Quelle que soit la quantité de vérité contenue dans cette affirmation, nous sommes déjà bien loin de ça. Les impôts et taxes de nos jours sont le prix que nous payons pour avoir une grosse bureaucratie inefficace, qui cherche à intervenir dans tous les aspects de nos vies», a-t-il dit devant l'audience du Frontier Centre for Public Policy.Maxime Bernier, qui s'impose de plus en plus dans le mouvement libertarien canadien, affirme que la politique du gouvernement Harper dont il est le plus fier est la baisse graduelle de l'impôt fédéral des entreprises, qui passera de 22 % (2007) à seulement 15 % (2012). Les partis d'opposition dénoncent ces baisses depuis des années. Le chef libéral, Michael Ignatieff, a récemment affirmé vouloir geler l'impôt des entreprises à son niveau actuel de 18 % afin d'utiliser les milliards pour des programmes sociaux. «Il est dommage que les partis d'opposition ne comprennent pas suffisamment la logique économique pour appuyer ces réductions d'impôt», affirme Maxime Bernier.
Bénéfique pour tous?
Selon lui, les sociétés refilent la facture de leur impôt aux consommateurs ou encore coupe dans le salaire de la main-d'oeuvre. Il serait donc bénéfique pour tous de leur laisser entièrement leurs profits, dit-il. «Dans le monde réel, les entreprises transfèrent le fardeau de l'impôt [...] à leurs travailleurs, leurs consommateurs et leurs investisseurs. Et puisque nous sommes tous, d'une façon ou d'une autre, des travailleurs, consommateurs et investisseurs, nous sommes ceux qui le paient.»
Maxime Bernier n'a pas rappelé Le Devoir hier pour expliquer, notamment, pourquoi les dirigeants et actionnaires n'en profiteraient tout simplement pas pour s'en mettre davantage dans les poches avec une abolition de l'impôt des sociétés, laissant ainsi le gouvernement et les employés sans véritable avantage.
Le député conclut son long exposé en disant que la mesure est politiquement difficile à mettre en place, mais que le temps pourrait changer les choses. «C'est peut-être irréaliste pour le moment, mais plus le grand public comprend bien ces principes économiques fondamentaux, plus il est possible d'imaginer qu'un jour, il deviendra politiquement acceptable d'adopter une telle mesure tout à fait cohérente», dit-il.