Environnement Canada - Aucun scientifique n'a été muselé, assure Jim Prentice

Ottawa — Tout va bien avec les scientifiques d'Environnement Canada (EC), estime le ministre Jim Prentice. Ce dernier dément que quiconque ait été muselé dans son ministère, au moment où le Bloc québécois dénonce le fait que les communications écrites des scientifiques sont elles aussi soumises à un contrôle strict.

Devant le Comité parlementaire de l'environnement, M. Prentice est revenu hier sur la polémique des scientifiques pour réitérer qu'il s'agit là d'un faux débat. «Nous avons des chercheurs qui travaillent à Environnement Canada, nous accordons de la valeur à leur travail et à la recherche scientifique en général, a indiqué le ministre de l'Environnement. Depuis que je suis au ministère, il n'y a pas eu de plaintes [de scientifiques mécontents]. Les chercheurs ne s'estiment pas muselés.»

M. Prentice a répété que la politique de communication qui a cours à EC est la même que partout ailleurs au gouvernement. «Les règles s'appliquent à tous les employés, ce sont les mêmes partout.»

Un rapport interne d'EC dévoilé lundi a fait état de la colère des scientifiques du ministère, contraints par une nouvelle politique de communication adoptée en 2008. Celle-ci interdit notamment aux scientifiques de répondre directement aux appels des journalistes. Ils doivent plutôt renvoyer leurs demandes au service des communications en plus de faire rapport de l'appel à leur supérieur.

S'ils participent à une conférence où des médias sont «susceptibles» d'être présents, les chercheurs doivent aviser le service des communications. Et si celui-ci autorise une entrevue, les scientifiques devront indiquer à l'avance les réponses détaillées qu'ils fourniront. Le rapport montre que la politique a eu pour effet de diminuer considérablement la présence de ces spécialistes dans les médias.

Mais il y a plus, estime le Bloc québécois. En prenant appui sur un autre document — la norme d'EC concernant les publications scientifiques et techniques —, le critique du Bloc en matière d'environnement, Bernard Bigras, s'est demandé hier si le gouvernement ne cherchait pas à imposer aussi un «guide du bon scientifique».

M. Bigras s'est insurgé d'un passage qui précise que tout auteur d'une publication scientifique publiée par EC doit se demander si la publication «est importante et pertinente [en regard des] politiques, priorités et réglementations principales du gouvernement». «C'est une ingérence dans le contenu, estime le député. Le ministère tente de diriger la recherche et le contenu scientifiques.»

Jim Prentice a rétorqué qu'il «faut que les recherches soient intègres, que les résultats soient exacts, que la méthodologie soit fiable. Nous avons publié un guide qui pose des questions opportunes», sans imposer de conclusions, dit-il.

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