Étiquetage - Le Bloc prend la défense des produits du terroir

Le Bloc québécois a dénoncé hier l'intransigeance du gouvernement fédéral qui, malgré les demandes de plusieurs acteurs de l'agroalimentation, refuse de revoir à la baisse ses exigences sue l'étiquetage des aliments portant la mention «Produit du Canada». Les nouvelles lignes directrices, jugées trop sévères, mettraient en péril l'existence même de cette allégation sur des produits pourtant locaux.

«En raison de l'approche fédérale, plusieurs produits du terroir québécois, comme les confitures, seront privés d'un puissant outil de marketing étant donné que certains des ingrédients, tel le sucre, provenant de l'étranger, dépassent le seuil de 2 %», a indiqué hier par voie de communiqué le député André Bellavance, porte-parole du Bloc pour l'agriculture et l'agroalimentaire. «Il s'agit là d'un seuil déraisonnable qui entraînera des conséquences néfastes pour la plupart des fabricants agroalimentaires québécois.»

Selon les nouvelles lignes directrices, pour faire preuve de patriotisme alimentaire, un produit doit depuis le 31 décembre contenir 98 % d'ingrédients canadiens. L'ancienne règle accordait ce statut à des aliments dont 51 % des dépenses de production avait été engagées sur le territoire canadien.

Pour le ministre d'État chargé de l'agriculture, Jean-Pierre Blackburn, cette norme a fait l'objet d'un large consensus, a-t-il indiqué au Devoir mardi. Il ajoute toutefois que la loi va être appliquée «avec souplesse» dans les prochains mois, a-t-il résumé dans nos pages, faisant bondir l'opposition à Ottawa.

«Décidément, le gouvernement a court-circuité le travail du comité permanent de l'agriculture [qui recommandait de fixer à 85 % la limite d'ingrédients canadiens dans un produit alimentaire]», a indiqué le Bloc. «Le premier ministre Harper a donné l'impression que les recommandations de ce comité lui importaient peu. Or, les conservateurs minoritaires auraient eu avantage à écouter l'opposition, qui proposait ce seuil plus raisonnable», a conclu M. Bellavance.

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