Incertitude politique au Pakistan - MacKay craint le retour de réfugiés afghans dans leur pays

Peter MacKay
Photo: Agence Reuters Peter MacKay

Kandahar — L'incertitude politique qui perdure au Pakistan pourrait amener des milliers de personnes à trouver refuge en Afghanistan et poser un risque accru pour les soldats canadiens sur place afin de lutter contre les talibans, a prévenu hier le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay.

M. MacKay, à sa première visite en Afghanistan depuis qu'il a été nommé ministre de la Défense, à la mi-août, espérait concentrer son attention sur les succès jusqu'à présent obtenus par les Canadiens lors de la guerre en Afghanistan.

Cependant, le président Pervez Moucharraf ayant imposé l'état d'urgence au Pakistan voisin au cours du week-end, le ministre a maintenant d'autres sources de préoccupation.

Entre deux et quatre millions de réfugiés afghans vivent dans des camps au Pakistan, de l'autre côté de la frontière, et M. MacKay a dit croire que ces réfugiés, sans emploi et en colère, pourraient rentrer par vagues en Afghanistan, où ils pourraient se laisser séduire par les insurgés talibans.

«En cas de forte agitation au pays [en raison des mesures de répression adoptées par le général Moucharraf], de nombreux réfugiés pourraient être tentés de retourner en Afghanistan», a-t-il déclaré. «C'est quelque chose que les deux pays tentent de gérer depuis quelque temps», a expliqué M. MacKay, peu après avoir pris la parole en présence de troupes canadiennes au terrain d'aviation de Kandahar.

Le ministre a indiqué que de 30 000 à 40 000 personnes traversaient quotidiennement la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan en temps normal. Il a reconnu être inquiet en raison des combats constants avec les talibans dans la province de Kandahar et le long de la frontière entre les deux pays.

La sécurité et la surveillance le long de la frontière a été augmentée, et M. MacKay a indiqué qu'Ottawa continuait de surveiller de près la situation au Pakistan, où le président Moucharraf a suspendu la Constitution, démis de ses fonctions le président de la Cour suprême, Iftikhar Mohammed Chaudhry, et imposé des restrictions à la presse, justifiant la situation par la nécessité de lutter contre l'extrémisme islamiste, en progression dans le pays. Les autorités pakistanaises ont également multiplié les arrestations d'opposants au régime.

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