Afghanistan - 120 soldats de Valcartier sont envoyés en renfort à Kandahar

Québec — Un nouveau contingent de 120 soldats de Valcartier a quitté le pays, hier, en direction de Kandahar pour une mission extrêmement dangereuse de protection de l'Équipe provinciale de reconstruction (EPR).

Sous commandement canadien, l'unité de reconstruction est la cible d'attaques des insurgés talibans solidement implantés dans le sud de l'Afghanistan. La plus récente tragédie remonte au 27 novembre dernier, alors que deux soldats canadiens membres de la EPR ont été tués lorsqu'un kamikaze s'est fait exploser à proximité d'un convoi militaire.

Il s'agissait des 43e et 44e fantassins du Canada à mourir sur le sol hostile de ce pays d'Asie centrale depuis le début des opérations de «stabilisation», en janvier 2002.

«C'est une mission dangereuse, il y a des risques. L'équipe de reconstruction se fait attaquer régulièrement», a convenu le capitaine Éric Chamberland, officier des affaires publiques à la base de Valcartier.

Signe sans équivoque du climat de guerre qui règne dans le sud du pays, des chars blindés canadiens ont tiré des obus en situation de combat, dimanche, pour la première fois depuis la guerre de Corée, il y a plus de 50 ans.

L'unité de chars Léopard a tiré deux obus de mortier en réplique à des tirs de roquettes «des étudiants de la religion» dans le district de Panjwayi.

Pesant 42 tonnes, les chars ont roulé dans les rues du village de Panjwayi en guise de démonstration de force à l'intention des talibans.

Après des au-revoir souvent chargés d'émotion avec leurs familles, les 120 soldats appelés en renfort ont quitté la garnison de Valcartier hier midi à bord de trois autocars civils pour l'aéroport international Jean-Lesage.

De là, ils sont montés à bord d'un airbus A310 d'Air Transat pour un long périple jusqu'au camp Mirage, d'où ils seront transportés ce soir ou demain à Kandahar par des appareils Hercules.

La mission des 120 soldats est d'une durée de neuf mois. Une centaine d'entre eux seront chargés d'assurer la sécurité de l'unité de reconstruction, alors que les 20 autres auront pour tâche d'apporter un soutien logistique et médical aux équipes en place.

L'arrivée de ces militaires va permettre de réduire, un tant soit peu, la pression qui pèse sur les épaules des soldats chargés du travail de reconstruction, a souligné le capitaine Chamberland.

«Cela va contribuer à minimiser le risque. Pour que le travail de reconstruction se fasse, il faut que les membres de l'unité soient capables de se concentrer sur leur tâche», a-t-il dit.

Ce nouveau déploiement porte à 270 le nombre de soldats de Valcartier présents en Afghanistan. Près de 2000 nouveaux soldats de la base québécoise viendront s'ajouter en août prochain. Au total, le Canada maintient 2300 militaires dans la région de Kandahar sous l'égide de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), dirigée par l'OTAN.

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