Gestion de l'eau potable: le Canada accusé de négligence

Une étude récente du Sierra Legal conclut que plusieurs provinces et territoires du Canada ne font pas les efforts nécessaires pour s'assurer que l'eau potable que boivent leurs citoyens est véritablement propre à la consom-mation. Les Canadiens sont donc bien souvent exposés à des risques sanitaires que tous les paliers de gouvernement minimi-seraient.

Ottawa est sévèrement écorché et se voit affublé d'un «F» accusateur. Le Sierra Legal l'accuse surtout de négligence dans la gestion de l'eau potable à laquelle les Premières Nations ont accès. Les trois quarts des communautés font face, selon l'étude, à «un risque significatif quant à la qualité de l'eau potable». Les faiblesses ne sont pas attribuables uniquement à un manque de ressources financières, mais surtout à la mauvaise évaluation des risques liés à la santé et au suivi de la qualité.

Le fédéral devrait en outre, selon cette étude, se doter d'une politique qui établirait formellement le droit à un accès à une eau potable de qualité, et ce, selon des normes minimales imposées à l'ensemble du pays. Le Canada a également la tâche d'établir des règles plus strictes concernant l'utilisation des produits chimiques, des substances qui se retrouvent inévitablement dans les cours d'eau.

Les instances provinciales se retrouvent elles aussi au banc des accusés. Selon le Sierra Legal, les systèmes d'aqueduc des plus petites communautés n'ont pas toujours droit aux ressources financières qui leur permettraient de rénover leur réseau, mais aussi d'assurer le traitement de l'eau destinée à la consommation. «Les gouvernements provinciaux optent pour des améliorations mineures, mais aussi pour des règles établies sur une base volontaire ou très discrétionnaires, qui n'offrent souvent pas de standards minimums», écrivent les auteurs du rapport.

Le Québec obtient toutefois la meilleure note au pays après l'Ontario, en raison de la qualité du traitement de l'eau et du suivi de celle-ci. Les provinces des Maritimes obtiennent quant à elles les pires résultats. Le groupe souligne notamment leur laxisme par rapport aux taux de contaminants contenus dans l'eau, mais aussi dans le suivi général de la qualité de la ressource.

L'organisme note que seules les provinces de l'Alberta, de la Nouvelle-Écosse, de l'Ontario et du Québec exigent un traitement complémentaire de l'eau potable, par exemple un filtrage à la fine pointe de la technologie.

Selon le groupe, la plupart des gouvernements n'ont pas pris acte des recommandations formulées à la suite de l'enquête sur l'eau contaminée de la ville ontarienne de Walkerton. En mai 2000, sept personnes y sont mortes et 2300 sont tombées malades lorsqu'une souche mortelle de la bactérie E. coli a contaminé le système d'approvisionnement en eau de la municipalité.

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