Les libéraux n'ont pas acheté de «crédits de carbone», contrairement à ce qu'a affirmé Rona Ambrose

Ottawa — Les conservateurs admettent que l'ancien gouvernement libéral n'a pas versé un sou pour acheter des «crédits d'émission de carbone», contrairement à ce qu'avait affirmé la semaine dernière la ministre Rona Ambrose devant un comité des Communes sur l'eRona Ambrosenvironnement. Celle-ci a induit le comité en erreur et devrait être rappelée pour rectifier ses propos, selon le député néo-démocrate Nathan Cullen.
«C'est un sujet trop important pour qu'on laisse courir autant d'incohérences dans le public», a soutenu M. Cullen en entrevue hier.La ministre Ambrose avait prétendu devant le comité de l'environnement, jeudi dernier, que les libéraux avaient dépensé «au moins 100 millions» pour acheter des crédits internationaux d'émission de carbone pouvant ensuite être comptabilisés en vue de l'atteinte des objectifs canadiens de réduction des gaz à effet de serre.
«J'ai devant moi une liste d'au moins 100 millions de dollars de fonds qui ont été utilisés pour acheter des crédits d'émission», avait déclaré Mme Ambrose en réponse à une question d'un collègue, député conservateur. Elle avait ensuite récité une liste de projets à l'étranger et chiffré leur valeur. «Pendant 13 ans, cela a été le seul plan: acheter des crédits internationaux», a soutenu Mme Ambrose.
Mais quand la chaîne Sun Media a demandé à voir la liste des projets cités par la ministre, l'histoire a commencé à changer. Des fonctionnaires au bureau de Mme Ambrose ont dit hier que seule la ministre avait la liste en question et qu'ils ne pouvaient la fournir. Un porte-parole du ministère a indiqué ne rien savoir d'une telle liste.
Shannon Haggerty, nouvelle attachée de presse de la ministre, a ensuite proposé que deux fonctionnaires du ministère viennent expliquer le contexte de la liste, qui s'est avérée provenir du Fonds canadien de développement pour le changement climatique, administré par l'Agence canadienne de développement international.
«En fait, il n'y a pas d'achat de crédits, a expliqué un fonctionnaire. C'est le gouvernement qui subventionne l'industrie pour travailler à ces projets [de lutte contre les changements climatiques].»
Combien d'argent le gouvernement du Canada, passé et présent, a-t-il donc dépensé en achat de crédits d'émission de carbone? «En tant que gouvernement, aucun», a répondu le fonctionnaire, mais certains des projets de l'ACDI auraient pu fournir l'occasion au Canada d'acheter des crédits dans l'avenir, ce qui s'inscrivait dans le plan libéral.
Selon M. Cullen, cet incident n'est qu'un exemple de plus d'un gouvernement conservateur qui ne semble pas comprendre les mécanismes de l'accord de Kyoto, mais paraît uniquement déterminé à se livrer à des attaques partisanes contre les réalisations libérales.