Les autochtones ont 800 revendications distinctes

Jim Prentice
Photo: Agence Reuters Jim Prentice

Ottawa — Davantage de conflits similaires à celui de Caledonia, en Ontario, se préparent, alors que le nombre des revendications territoriales faites par des autochtones atteint près de 800 et que le temps moyen des règlements est de neuf ans.

Les cas les plus complexes prennent davantage de temps à régler. Il n'est pas rare que le ministère fédéral de la Justice ait besoin de cinq ans pour rédiger un avis juridique portant sur les mérites de base d'une revendication.

Le ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien, Jim Prentice, entend procéder à une refonte majeure du système en place, dont les adversaires disent qu'il est responsable de tensions croissantes et du développement retardé des communautés amérindiennes.

«L'accumulation des dossiers n'est pas acceptable, et nous y travaillons», a-t-il déclaré en entrevue.

«Les revendications varient en degré de complexité. Mais de toute façon, le système actuel ne fonctionne pas correctement», a ajouté le ministre.

Lors d'une conférence d'une durée de trois jours devant débuter mercredi à Gatineau, en Outaouais, des spécialistes se pencheront sur les moyens d'obtenir des améliorations.

Le ministre Prentice a affirmé songer à recourir davantage à la médiation, à faire appel à des négociateurs plus aguerris et à utiliser d'autres moyens afin de simplifier un processus réputé pesant. Un financement accru pourrait également être nécessaire au système, qui a coûté à Ottawa 536 millions en 2004-05 afin de négocier et régler des revendications territoriales.

M. Prentice a dirigé plus de 50 enquêtes publiques sur de telles affaires, en tant que coprésident de la Commission des revendications des Indiens. Tandis qu'il était au sein de l'opposition, il critiquait sans ménagement la lenteur du processus de règlement.

Le ministre a reconnu qu'«il y a de la frustration dehors».

Cette frustration s'est récemment exprimée sous la forme d'une série de confrontations à Caledonia, près de Hamilton, en Ontario, où des protestataires autochtones ont bloqué un projet de développement domiciliaire entrepris sur des terrains qu'ils affirment leur avoir été volés.

M. Prentice impute la responsabilité de la sitution à l'ancien gouvernement libéral, auquel il reproche d'avoir laissé le nombre de revendications en suspens passer d'environ 200 à plus de 750 ces 13 dernières années.

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