Les fonds publics ne doivent pas financer la lecture de contes par des drag queens, dit Duhaime

Les fonds publics ne devraient pas être utilisés pour financer des activités comme la lecture de contes par une drag queen dans une école ou une bibliothèque, a affirmé jeudi Éric Duhaime, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ).
Lors d’un point de presse sur un autre sujet à Québec, M. Duhaime répondait à une question sur une motion adoptée mardi par l’Assemblée nationale affirmant que les « drag queens ne devraient, en aucune circonstance, faire face à des insultes violentes, à de l’intolérance et à de la haine pour leur participation à la lecture de contes pour enfants ».
Dimanche dernier, la Ville de Sainte-Catherine a dû déplacer le lieu d’une lecture de contes faite par la drag queen Barbada en raison d’une manifestation contre l’activité.
Après cet événement, les élus ont aussi exprimé d’une même voix que le fait « d’exposer les enfants à la différence contribue à faire du Québec un exemple [d’égalité] et [d’équité] pour les communautés de la pluralité de genres à travers le monde ».
Questionné sur sa position concernant la motion, le chef conservateur a rétorqué qu’il aurait proposé un amendement stipulant que « l’État doit rester neutre face à ce débat-là ».
M. Duhaime a précisé qu’il appréciait beaucoup les spectacles de drag queens auxquels il a déjà assisté dans des bars gais. « Cela étant dit, je pense que c’est le parent qui doit décider si oui ou non il a envie que ce soit grand-maman ou une drag queen qui lise un conte à son enfant. Ce n’est pas à l’État. »
Les parents qui sont favorables à une telle activité, tout comme ceux qui sont en désaccord, doivent être « respectés dans leurs convictions », a-t-il fait valoir. « Il faut arrêter d’essayer d’imposer notre vertu. »
Aux parents de décider si leurs enfants peuvent travailler
M. Duhaime a tenu ces propos concernant les drag queens en marge d’un point de presse pour exprimer son opposition à la volonté du gouvernement de fixer à 14 ans l’âge minimal pour travailler avec son projet de loi 19. Il plaide en faveur de la « liberté des enfants » d’avoir un boulot.
« Il n’y a personne qui est mieux placé, certainement pas un fonctionnaire ou un politicien, pour savoir ce qui est mieux pour le bien-être de l’enfant que le parent », a affirmé M. Duhaime. D’un jeune à l’autre, les capacités physiques et psychiques diffèrent, a-t-il fait valoir.
Le projet de loi, déposé la semaine dernière par le ministre québécois du Travail, Jean Boulet, veut aussi restreindre à 17 le nombre d’heures hebdomadaires de travail chez les jeunes âgés de 14 à 16 ans durant l’année scolaire. Du lundi au vendredi, un nombre maximal de 10 heures seraient permises. L’entrée en vigueur de cette limite se ferait dès le 1er septembre prochain.
À lire aussi :
M. Boulet souhaite favoriser la persévérance scolaire dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre au Québec. La place d’un enfant, « c’est sur les bancs d’école, puis sa place, c’est dans les activités parascolaires, c’est le sport, c’est le cinéma, c’est le théâtre », a dit le ministre.
Ce dernier a aussi souligné la nécessité de mieux encadrer le travail des jeunes, dans le contexte où les accidents de travail touchant les Québécois de moins de 16 ans ont bondi de 36 % en 2021.
Par rapport à la sécurité des enfants au travail, le chef conservateur estime qu’à la fois les employeurs et les parents ont leur rôle à jouer pour « empêcher les abus ». Nul besoin d’un projet de loi à cet égard, a-t-il soutenu.
Le travail inculque de « saines valeurs »
D’après Éric Duhaime, le travail « bien encadré » permet de conscientiser les enfants à la valeur de l’argent, en plus de valoriser leurs efforts.
Il estime aussi que le fait d’autoriser les plus jeunes à avoir un boulot permet de lutter contre le fléau de la sédentarité. « Le travail permet de sortir l’enfant de cet isolement et de lui donner un mode de vie un peu plus sain. »
Fait à noter, le texte législatif prévoit des exceptions à l’interdiction de travailler avant l’âge de 14 ans, notamment pour le gardiennage, les colonies de vacances, la livraison de journaux et le tutorat. Il sera aussi possible pour l’enfant du propriétaire d’une entreprise de travailler pour celle-ci si elle compte moins de 10 employés.
À l’Assemblée nationale, les partis d’opposition avaient accueilli favorablement le projet de loi lors de son dépôt.