Les chercheurs publics auront accès plus rapidement aux données sur les Québécois

«Nos chercheurs vont nous faire découvrir toutes sortes de choses qu’on ne sait pas aujourd’hui», a fait valoir Eric Girard.
Francis Vachon Archives Le Devoir «Nos chercheurs vont nous faire découvrir toutes sortes de choses qu’on ne sait pas aujourd’hui», a fait valoir Eric Girard.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) permettra aux chercheurs scientifiques d’avoir un accès plus rapide aux données administratives des Québécois, a annoncé lundi le ministre des Finances, Eric Girard.

L’ISQ servait déjà depuis 2019 de guichet unique aux chercheurs qui souhaitent obtenir des données dépersonnalisées de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), du ministère de la Santé et des Services sociaux, du ministère de l’Éducation et du ministère de l’Enseignement supérieur.

M. Girard, qui est ministre responsable de l’ISQ, a déclaré lundi que l’organisme gouvernemental pourra désormais répondre plus rapidement aux demandes des chercheurs. Ainsi, l’ISQ n’aura plus à s’adresser à la Commission d’accès à l’information ou aux ministères concernés pour constituer des fichiers accessibles à des fins scientifiques.

Avec ce changement administratif, le ministre espère réduire les délais de réponse à six mois, alors que les chercheurs doivent parfois attendre jusqu’à deux ans.

Le gouvernement a également l’intention d’élargir l’accès aux données. M. Girard a affirmé que la Coalition avenir Québec, si elle est reportée au pouvoir, ajoutera celles de Revenu Québec, du ministère du Travail, de l’Emploi et de la solidarité sociale et du ministère de l’Immigration. M. Girard s’attend à des retombées importantes, qui serviront au gouvernement.

« Nos chercheurs vont nous faire découvrir toutes sortes de choses qu’on ne sait pas aujourd’hui », a-t-il affirmé.

Le cas de la santé

 

Présent à l’annonce, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a pour sa part déclaré que l’élargissement de l’accès aux données servira à mieux comprendre la demande en matière de soins de santé. « Ce qui se mesure s’améliore », a-t-il plaidé.

Selon le ministre, les résultats des recherches qui pourront être faites serviront aussi à améliorer la prévention en santé. « En santé, on est très bons pour comprendre l’offre, mais on comprend très mal la demande », a-t-il dit.

M. Dubé a rappelé que, parallèlement, le projet de loi 19 sur l’accès aux données cliniques, mort au feuilleton avec la fin de la législature, est complémentaire avec l’élargissement annoncé à des fins scientifiques. « On va y revenir, a-t-il dit. Le projet de loi 19 travaille beaucoup plus avec les données de gestion en santé qui ne sont pas du tout ce dont on parle ici. »

Le gouvernement a annoncé lundi la création d’un sixième centre d’accès aux données géré par l’ISQ, qui sera situé au Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine.

Le statisticien en chef du Québec, Simon Bergeron, a déclaré que des règles de confidentialité encadrent les données auxquelles les chercheurs ont accès. Ils ne peuvent les obtenir qu’aux centres gérés par l’ISQ ou à distance dans une version plus limitée.

« La valorisation de ces données il faut toujours qu’elle se fasse en respectant la protection des renseignements personnels et la sécurité de l’information », a dit M. Bergeron.

Actuellement, 1000 chercheurs universitaires ou de centre de recherche d’hôpitaux sont inscrits auprès de l’ISQ.

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