Dubé assouplit les conditions pour les primes offertes aux infirmières

Il sera désormais possible pour le personnel visé de prendre jusqu’à dix jours de congé sans solde sans être pénalisé, a annoncé le ministre Christian Dubé.
Photo: Paul Chiasson La Presse canadienne Il sera désormais possible pour le personnel visé de prendre jusqu’à dix jours de congé sans solde sans être pénalisé, a annoncé le ministre Christian Dubé.

Québec assouplit les conditions d’accès aux primes d’attraction et de rétention du personnel de la santé et se donne davantage de temps pour recruter des infirmières qui viendront prêter main-forte au réseau.

Dans un communiqué envoyé vendredi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a annoncé qu’il sera désormais possible pour les employés visés de prendre jusqu’à dix jours de congé sans solde sans être pénalisés.

En octobre, Le Devoir a révélé que les infirmières auraient à rembourser la totalité de leurs primes — allant de 12 000 à 18 000 dollars — si elles prenaient une seule journée de congé sans solde au cours de l’année.

Les professionnels ayant accès aux primes avaient jusqu’au 15 décembre pour signaler leur intérêt. Québec a finalement reporté cette date au 14 janvier 2022.

Admissibilité élargie

 

Au nombre des assouplissements, le ministre Dubé propose un « montant forfaitaire partiel en escalier », en fonction des heures travaillées, pour les employés à temps complet avec des horaires atypiques ou des horaires autogérés.

Il rend aussi le personnel enseignant en soins infirmiers et cardiorespiratoires admissible aux montants forfaitaires, au prorata « de leur horaire au sein du réseau ».

Les primes de rétention et d’attraction du personnel ont été annoncées en septembre. Avec celles-ci, le gouvernement avait dit espérer garder les infirmières dans le système public et en convaincre 4300 autres, parties au privé, de revenir dans le giron de l’État.

121

C’est le nombre d’infirmières retraitées qui sont revenues dans le réseau de la santé en date du 25 novembre. Au total, c’est 1221 personnes qui sont retournées au public.

Or, les nombreuses restrictions associées à ces primes ont été dénoncées par des professionnels du réseau, des syndicats et les partis d’opposition. La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a même brandi la menace de procédures judiciaires pour faire suspendre l’arrêté ministériel qui instaure ces primes.

Après l’annonce des changements, un regroupement de six syndicats en santé (FSSS-CSN, la FSQ-CSQ, la FIQ et la FIQP, le SQEES-FTQ et le SCFP) a tenu à rappeler vendredi que « jamais » les syndicats ne négocieront un arrêté ministériel. « Ces aménagements montrent que le gouvernement n’entend pas le message de mettre fin à la gestion par arrêtés et d’implanter les solutions mises en avant par les organisations syndicales, qui sont au diapason des besoins du réseau », ont-ils dénoncé.

Les syndicats demandent à Québec de miser sur des « mesures structurantes », dont celles contenues dans la convention collective. « Avec son annonce d’aujourd’hui, le gouvernement montre qu’il est plus intéressé à tout gérer tout seul qu’à améliorer la situation », ont-ils écrit, en reprochant au ministre Dubé d’avoir une « attitude antisyndicale ».

Efforts de recrutement difficiles

 

Au cours des dernières semaines, le ministre Dubé et le premier ministre François Legault ont reproché aux organisations syndicales de nuire aux efforts de recrutement de personnel en cherchant surtout à satisfaire leurs propres intérêts. Christian Dubé s’était néanmoins dit ouvert à assouplir les nombreuses conditions associées aux primes d’attraction et de rétention du personnel.

Radio-Canada a, en outre, révélé que les infirmières de l’urgence de LaSalle, à Montréal, se verraient privées de la prime en raison d’un modèle particulier de gestion des horaires qu’elles ont mis sur pied.

En date du 25 novembre, Québec était parvenu à convaincre 1221 infirmières de revenir dans le réseau. Au total, depuis septembre, 124 personnes retraitées sont ainsi revenues dans le giron d’État et 1097 ressources indépendantes sont retournées au public. À celles-là s’ajoutent 3664 personnes qui travaillaient à temps partiel et qui sont passées à temps complet. 

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