Sherbrooke: voyage intimiste dans la ville et le temps

Nathalie Schneider
Collaboration spéciale
Inaugurée en août 2002, la murale du bicentenaire de Sherbrooke nous invite à marquer un arrêt lors d’une escapade à pied.
Photo: Nathalie Schneider Inaugurée en août 2002, la murale du bicentenaire de Sherbrooke nous invite à marquer un arrêt lors d’une escapade à pied.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Sherbrooke est la première ville québécoise à avoir mis sur pied une équipe de « greeters », des citoyens qui guident les visiteurs à travers les méandres de l’histoire locale et de leurs souvenirs personnels. Découverte de Sherbrooke en compagnie d’une greeter, pour regarder la ville autrement.

« Très tôt, grâce à la centrale Frontenac, les fabriques se sont installées ici, comme l’usine de métallurgie Ingersoll, qui est devenue l’un des plus gros employeurs de la ville dans les années 1910 », explique Diane Mercier, greeter de son état, alors que nous marchons ensemble dans le secteur de la rue Belvédère Sud, dans le centre-ville de Sherbrooke. Celle-ci poursuit son récit en pointant d’anciennes fabriques de textile pavées de tuiles rouges, témoins de la vocation industrielle du village qu’est Sherbrooke dès les années 1850. « Et puis de nombreux Canadiens français sont arrivés grâce au chemin de fer, et l’industrialisation s’est développée », dit-elle.

Un greeter, c’est un citoyen bénévole qui « raconte » sa propre version de sa ville à un visiteur de passage. Durant une escapade à pied de deux heures, j’entends Diane Mercier, jeune retraitée pétillante, évoquer anecdotes et souvenirs qui entremêlent la petite et la grande histoire de Sherbrooke. À des millénaires des (très respectables) guides touristiques, l’expérience s’apparente à un dialogue intimiste entre deux curieux qui se nourrissent à la mémoire collective.

« Être greeter, cela donne du sens à une curiosité que j’avais déjà à propos de ma ville, explique Diane Mercier. À chaque fois, cela crée des situations remplies de discussions intéressantes et cela donne un fort sentiment d’appartenance. »

L’histoire à la trace

« Dans les années 1950, il y a eu jusqu’à treize hôtels à Sherbrooke, poursuit Diane Mercier. Les gens qui partaient de Boston ou de Portland s’arrêtaient ici avant de poursuivre vers Québec ou Montréal. Il y avait tellement de congestion automobile qu’on a dû repenser complètement la configuration de la ville. » Tandis que nous déambulons sur la « côte King », comme disent les Sherbrookois, ses souvenirs ressurgissent au fil des pas, comme devant l’édifice de Bell : « Durant la crise d’Octobre, dans les années 1970, je me souviens d’avoir vu les militaires ici pour surveiller les communications », poursuit-elle.

Au coin de la rue Camirand, c’est la façade de l’ancien Cinéma de Paris, l’une des nombreuses murales de la ville, qui nous invite à marquer un arrêt : « Il y a eu beaucoup de cinémas très tôt à Sherbrooke, raconte Diane Mercier. En 1902, les frères Lumière sont venus présenter leurs petits films au théâtre Clément ». La murale témoigne d’ailleurs de cette vitalité du septième art ; on y reconnaît les comédiens Guy Jodoin, Bernard Fortin, et le réalisateur Anh Minh Truong, tous originaires de Sherbrooke.

La greeter poursuit l’évocation de ses souvenirs, alors que nous approchons de la première gare du Canadian National dans la région. La bâtisse imposante, coiffée d’un toit à pignon, est aujourd’hui le siège de la brasserie locale Siboire. Il y a quelques années, l’entreprise a racheté le bâtiment patrimonial de 1890, alors abandonné et promis à la décrépitude. Aujourd’hui, la microbrasserie estrienne y produit 10 000 hectolitres par an de lager, d’IPA et d’autres stouts réputées, et y sert une impeccable « bouffe de pub ». Siboire, qui rayonne à Montréal et rafle des prix dans le monde, reflète le dynamisme brassicole de la région — et promet un arrêt rafraîchissant pour terminer cette visite guidée.

Ces balades sont gratuites et se font en groupe de six personnes maximum. Trois secteurs de la ville sont proposés pour ces circuits de découverte en compagnie d’un des dix greeters de l’équipe : le centre-ville, Lennoxville et Bromptonville.
 



Une version précédente de ce texte, qui indiquait que les balades se font en groupe de quatre personnes maximum, a été modfiée. Il s'agit bien d'un maximum de six personnes.

 

Hébergements à proximité

Laö Cabines — Dans le sillage de la popularité des minimaisons, certains hébergeurs proposent aujourd’hui des minichalets confortables et plantés en pleine nature. C’est le cas de la récente entreprise Laö Cabines, située à Racine, à proximité de Sherbrooke. Inspirées par un design scandinave — bois clair, large fenestration, style minimaliste —, ces cabines de deux étages offrent, dans une économie d’espace, tout le nécessaire pour y passer du temps de qualité. Cette année, une zone spa en pleine nature est accessible sur réservation. Le site, qui comprend neuf cabines d’une capacité de deux à six personnes, se trouve à quelques kilomètres à peine du parc national du Mont-Orford, de Magog et de Bromont.

Manoir Hovey— À North Hatley, le célèbre Manoir Hovey offre toujours la même qualité de prestation côté hôtellerie et restauration (certains fruits et légumes, miel, plantes aromatiques sont produits sur place). Des vélos sont mis à la disposition des clients. Cette année, l’établissement propose un spa incluant massages, traitements, piscine à débordement, le tout avec vue sur le lac Massawippi. Grandiose.

D’autres façons de découvrir Sherbrooke

Le Sherbus propose des tours thématiques guidés pour découvrir la ville autrement, notamment à travers ses murales.

Le Sherb-Histoire offre des escapades en kayak pour découvrir l’histoire de Sherbrooke sur le lac des Nations et la rivière Magog.

Le circuit Les têtes fromagères permet de découvrir les nombreuses fromageries de la région.

Le circuit Brasseurs des Cantons passe à travers la trentaine de microbrasseries de la région.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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