Comment voyagerons-nous en 2023 ?
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Le bien-être, le luxe et la durabilité font partie des grandes tendances touristiques post-pandémie.
Alors que les questions de santé mentale n’ont jamais autant défrayé la chronique, le voyage s’avère pour plusieurs une manière de prendre soin de soi. Déjà très populaires avant la pandémie, les vacances axées sur la pratique d’un sport, de la méditation ou du yoga comptent de nouveaux adeptes tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. Des compagnies maritimes ont notamment ajouté des croisières sur les thèmes du bien-être et de la déconnexion. Un nombre croissant de chaînes hôtelières investissent également le créneau. Kerzner International, qui détient Atlantis Resorts & Residences et One & Only Resorts, vient par exemple d’inaugurer Siro, consacrée au bien-être.
Par ailleurs, les festivals misant sur le ressourcement se multiplient. Certains, comme BaliSpirit Festival, l’un des plus grands événements de yoga au monde, ont repris leurs activités en 2022 après une pause forcée de deux ans. D’autres, dont le Festival Norr, à Vallée Bras-du-Nord, près de Québec, sont nés en pleine pandémie. Se décrivant comme « le plus grand rassemblement des communautés de plein air au Québec », l’événement se veut une occasion de ralentir au grand air. Inspirés des shinrin-yoku pratiqués depuis les années 1950 au Japon, les bains de forêt, sortes de méditations guidées destinées à réapprendre à « ressentir » la nature, ont maintenant la cote aux quatre coins de la planète.
Titulaire de la chaire de tourisme Transat, Marc-Antoine Vachon souligne lui aussi l’apport considérable du voyage sur la santé mentale. « Le voyage a toujours eu un impact sur la santé mentale, mais on est davantage prêts à investir pour en prendre soin », estime-t-il, ajoutant que l’inflation ne semble pas pour l’instant stopper les projets de voyage des Québécois.

Luxe et tourisme durable
Malgré la flambée des prix, les mieux nantis semblent plus déterminés que jamais à s’offrir le meilleur. « Le luxe n’a jamais marché autant, souligne M. Vachon. L’année dernière est la période où il y a eu le plus de recherches d’hôtels de luxe sur le Web depuis 2008. »
Autre élément intéressant : le mot « durable » s’est aussi frayé un chemin parmi les mots les plus souvent entrés dans les outils de recherche. « Les gens cherchent “hôtels de luxe durable”, précise l’expert. Ça fait partie des valeurs qui s’imbriquent et se matérialisent dans les comportements de planification. »
Entre écoblanchiment et véritable engagement, il n’est toutefois pas toujours aisé pour les consommateurs de faire la part des choses, en tourisme comme dans d’autres domaines. Coordonnatrice de Tourisme durable Québec, Geneviève Turner observe une ouverture et un esprit de partage grandissants chez les membres de l’organisation, qui sont peu à peu sensibilisés à l’importance de la collaboration plutôt que de la compétition. « Les belles initiatives et les bonnes pratiques se multiplient, alors il y aura de plus en plus de choix écoresponsables pour les voyageurs, croit-elle. […] Bien sûr, il faut rester critique, poser des questions et ne pas se gêner de discuter avec nos hôtes pour leur faire part de ce qui est important pour nous. Même les plus résistants aux changements ne peuvent ignorer la demande de leur client. »

Après la nature, la culture
Selon un sondage réalisé pour les marques d’Expedia par la firme OnePoll auprès de 24 000 participants dans 17 pays, 41 % des voyageurs québécois ont envisagé de visiter une destination après l’avoir aperçue dans une émission ou dans un film qu’ils ont regardé sur une plateforme de diffusion en continu. L’enquête annuelle d’Événements attractions Québec sur les intentions de visite des Québécois pour l’hiver révèle par ailleurs que 76 % de la population québécoise active estime probable ou très probable de faire au moins une activité culturelle ou de visiter un festival ou un événement pendant la saison froide. Réalisée auprès de 1000 répondants, l’étude met en relief un intérêt accru pour les sorties culturelles intérieures et les salles de spectacle.
Cela ne veut pas pour autant dire que l’engouement pour la nature s’est estompé. Les expériences à la ferme et la recherche d’authenticité font d’ailleurs partie des éléments qui ressortent de l’étude d’Expedia. Néanmoins, on ne cherche plus à tout prix à se terrer au fond des bois et on renoue avec le plaisir d’assister à un concert.
Créer sa propre histoire
Le sondage d’Expedia démontre également un désir de casser la monotonie comme jamais. « En 2023, les voyageurs refuseront toute ressemblance à la normalité, quitte à briser la routine et à partir en quête d’expériences sans compromis, indique le rapport. Qu’il soit question d’escapades insolites, de l’achat de billets d’avion vers une destination lointaine ou de la préparation de leur propre tablée des chefs avec vue sur le paysage environnant, les voyageurs en ont assez de continuer de s’adapter à une nouvelle normalité. Ils créeront plutôt leur propre réalité. »
Les chaînes hôtelières l’ont bien compris. Hyatt Hotels Corporation vient d’annoncer la poursuite de la croissance de ses marques The Unbound Collection by Hyatt, Destination by Hyatt et JdV by Hyatt jusqu’en 2025. Dans chacune des propriétés de The Unbound Collection, des expériences insolites comme le yoga aérien ou l’apiculture sont au programme. Les petits hôtels de JdV (pour « joie de vivre ») by Hyatt proposent, pour leur part, de mettre en relation clients et habitants.
Vive les conseillers en voyages !
Le chaos des dernières années semble avoir dissuadé nombre de vacanciers d’organiser eux-mêmes leurs escapades. Résultat : les agences de voyages qui ont résisté à la tempête se retrouvent submergées de demandes.
Les séjours de groupe ont de nouveau la cote, surtout en formule réduite. Groupe voyages Québec (GVQ) vient de lancer une nouvelle collection de voyages accompagnés pour 18 personnes ou moins baptisée Select. Dans l’Ouest canadien, Discover Canada Tours mise sur les circuits en groupe plus restreint.
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