«Road trip» sur la route 66
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Pendant plus de soixante ans, la Road 66 a été empruntée par des cowboys armés, des pionniers, des aventuriers, des agriculteurs affamés, des beatniks révoltés et des hippies idéalistes qui voulaient atteindre le bout du pays. Elle est apparue dans d’innombrables peintures, films, romans, bandes dessinées et chansons, jusqu’à devenir un personnage à part entière du grand rêve américain.
La route 66 fut le premier réseau autoroutier goudronné à traverser les États-Unis. Sur plus de 3670 km, elle a relié Chicago à Santa Barbara, en Californie, de 1926 jusqu’à sa fermeture définitive en 1985. Elle fut alors remplacée par des autoroutes à six ou huit voies, plus larges et plus modernes, qui l’ont complètement supplantée.
Il est encore possible aujourd’hui de parcourir de courts segments de cette route légendaire, qui ont été sauvegardés pour commémorer le célèbre tracé, dont le mythe n’a cessé de grandir avec les années. L’un des meilleurs endroits pour l’explorer est sans contredit en Arizona. Plongée dans ce road trip comme si vous y étiez, qui vous fera découvrir les immenses paysages de l’ouest des États-Unis et vous fera pénétrer dans l’imaginaire collectif américain.
Un spectacle de tous les instants
Ce voyage tripatif débutera à Phoenix, capitale de l’État, où vous emprunterez, à l’aide de votre véhicule loué, les autoroutes 60 puis 93, que vous prendrez vers le nord-ouest sur plus de 300 kilomètres. Vous pourrez ainsi suivre les traces des personnages révoltés du film culte Easy Rider (1969), ou imiter Thelma et Louise (1991), les deux héroïnes en quête de libération du film du même nom.
Vous vous retrouverez rapidement hors de la ville, entourés de grands espaces désertiques qui seront habités par des milliers de cactus, qui vous donneront l’impression de traverser une forêt d’humains aux bras écartés. Des vautours formeront des cercles dans le ciel au-dessus de votre tête et des virevoltants (boules d’herbes sèches) traverseront votre champ de vision le long de votre avancée. Vous vous sentirez ainsi catapultés dans le décor d’un western de John Ford ou de Quentin Tarantino.

Vous enfilerez les kilomètres entre les collines rocheuses, où se superposeront le rouge ocre de la terre, le vert foncé des cactacées et le bleu azur du ciel pur. Vous en aurez plein les yeux, puis arriverez là où la route 66 commence, à Kingman, où vous vous arrêterez.
Voyage dans le passé
Cette petite ville d’environ 30 000 habitants a connu son âge d’or lorsque la « Main Street of America » passait par son centre-ville. Vous y visiterez le Route 66 Museum, pour mieux comprendre son histoire et le rôle clé qu’elle a joué dans le développement de l’Ouest américain.
Ensuite, vous vous élancerez sur la vraie de vraie 66, que vous découvrirez sur 140 kilomètres, jusqu’à la petite communauté de Seligman. Ce tracé historique — parsemé de références au populaire film d’animation Cars (Bagnoles, 2006), qui y est situé — vous offrira un véritable voyage dans le temps dans les années 1940 et 1950, à une époque où tout semblait possible dans cette partie de l’Amérique. Vous y repérerez une enfilade de petites localités endormies, d’enseignes décolorées, de motels défraîchis et de diners authentiques, qui vous donneront une idée de la vie qui s’y menait au siècle dernier.
Un panorama martien
De là, vous n’aurez pas le choix de rouler encore trois heures vers le nord pour atteindre le mythique parc national du Grand Canyon. Vous y admirerez l’une des plus belles splendeurs naturelles de la planète, qui vous soufflera par sa rugueuse beauté. Les paysages de rochers sculptés qui s’enfoncent à certains endroits à près de 1500 mètres de profondeur et qui s’étendent sur un peu moins de 500 kilomètres vous laisseront bouche bée. Vous n’aurez jamais rien vu d’aussi grandiose et aurez l’impression d’observer des montagnes creusées dans le sol, qui s’étendent jusqu’à l’infini.

Après avoir effectué quelques randonnées mémorables, vous reprendrez la route en chantant Get your Kicks on Route 66 de Chuck Berry, dans cet environnement désertique auquel vous êtes maintenant habitués. Soudainement, tout changera autour de vous et vous vous retrouverez entourés de montagnes aux sommets enneigés, qui vous déposeront à Flagstaff. Cette cité étudiante et progressiste vous surprendra. Située en plein cœur de cet Arizona un peu rustre, vous pourrez vous y sustenter dans l’un de ses délicieux restaurants, ou encore vous désaltérer sur la terrasse du Mother Road, une microbrasserie qui a adopté le surnom que donna l’écrivain John Steinbeck à la route 66, dans son chef-d’œuvre Les raisins de la colère.
Lorsque vous serez de retour au point de départ, à Phoenix, à plus de 230 kilomètres au sud de Flagstaff, après avoir traversé un désert rouge peuplé de serpents à sonnette et de montagnes sacrées, vous aurez peut-être le sentiment que les magnifiques paysages que vous aurez admirés ces dernières journées faisaient partie d’un splendide rêve éveillé que vous n’êtes pas près d’oublier.
Notre journaliste était l’invité de l’Office de tourisme de l’Arizona.
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