Plaisirs éphémères dans la Vieille Capitale

Marie-Julie Gagnon
Journaliste et chroniqueuse voyage
Le restaurant éphémère Au Jardin Chez Muffy
Photo: Stéphanie Lim Le restaurant éphémère Au Jardin Chez Muffy

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous arrêter à Québec cet été,  il est toujours temps de profiter des expositions, expériences, restaurants et autres espaces temporaires disséminés un peu partout dans la ville.


 

Expos pour tous

Dedans ou dehors, l’art se veut plus accessible que jamais. La grande vedette de l’été à Québec ? Picasso, qui fait l’objet de deux expositions. Alors que Picasso – Figures, au Musée national des beaux-arts du Québec, présente jusqu’au 12 septembre des œuvres qui n’étaient pas destinées au public et aborde la délicate question de la diversité corporelle, Imagine Picasso, au Centre des congrès de Québec, propose une expérience immersive jusqu’au 6 septembre. Bien que statique, la première partie d’Imagine Picasso est aussi digne d’intérêt. Une belle façon de (re)découvrir l’univers de l’artiste.

Photo: Marie-Julie Gagnon L'exposition immersive «Imagine Picasso», présenté au Centre des congrès de Québec

Avec Ô merde, un surprenant voyage dans l’univers fécal, le Musée de la civilisation démontre une fois de plus que tout est une question de perception… et d’éducation. « Et si la merde n’était pas qu’un déchet, mais une ressource ? » peut-on lire en pénétrant dans la salle. Conçue et réalisée avec tact et humour, l’exposition aborde des sujets sérieux comme l’accès aux installations sanitaires dans le monde, l’importance du microbiote, considéré par les scientifiques comme un second cerveau, et les préoccupations environnementales, tout en présentant une foule d’informations étonnantes. Particulièrement réussies, les parodies de jeux vidéo font sourire tant les enfants des années 1980 que leur progéniture. Entre « Caca-Man », dans lequel les joueurs doivent aider le personnage à acquérir de bonnes habitudes sanitaires et à éviter d’attraper de dangereux microbes transmis par les matières fécales et « Super microbiote », qui nous met au défi d’amasser 30 000 milliards de bons micro-organismes pour éliminer la bactérie C difficile, les éclats de rire fusent.

Présenté par EXMURO arts publics et la Ville de Québec, Passages insolites est également à ne pas manquer. Jusqu’au 11 octobre, ce parcours d’art public se décline en une foule d’œuvres et de performances spontanées dans différents quartiers de la ville. En plus de la vingtaine de créations inusitées réalisées par des artistes d’ici et d’ailleurs, le parcours est ponctué de prestations qui sèment le doute dans l’esprit des visiteurs : ces drôles de personnages croisés au hasard de nos pas sont-ils en train de jouer ou assiste-t-on à une réelle scène de la vie quotidienne ? Le MOBA (« Musée du Bad Art ») propose pour sa part de découvrir « l’art trop mauvais pour être ignoré ».

La terrasse du Diamant

 

Bien sûr, il y a la superbe vue sur la ville. Juste en bas, la place d’Youville, parée de couleurs vives, a des airs de plage cet été. À l’horizon, l’édifice Price et le Château Frontenac se détachent du paysage. Mais on réserve aussi sa plage horaire sur le toit-terrasse du Diamant pour pénétrer dans ce lieu de création exceptionnel, qui sert d’écrin à la compagnie Ex Machina de Robert Lepage et de salle de spectacle, dans un bâtiment qui l’est tout autant.

Photo: Marie-Julie Gagnon Le toit-terrasse du Diamant, sur la place d’Youville 

Ici, le passé côtoie le futur. Érigé en 1879, le bâtiment inspiré du style Second Empire dessiné par Joseph-Ferdinand Peachy a connu plusieurs vies. À l’extérieur, l’œuvre Atome ou le fruit des étoiles de Claudie Gagnon évoque le nom du lieu. Nous pénétrons dans le bâtiment à l’endroit où se trouvait le hall de l’ancien Cinéma de Paris, place d’Youville. Au rez-de-chaussée, une murale de Zilon rappelle les belles années du mythique bar le Shoeclack déchaîné, qui y a eu pignon sur rue dans les années 1980. À l’étage, on découvre les structures en bois des anciennes cloisons récupérées et réinstallées et les plafonds moulurés du foyer. Si le piano Steinway recouvert d’or attire inévitablement le regard, les véritables vedettes restent pour moi les poutres d’origine restaurées lors des travaux. On prend ensuite place sur la terrasse en se demandant quels fantômes se trouvent parmi nous…

Plaisirs éphémères

 

Pendant l’été, Au jardin Chez Muffy a pris ses quartiers dans la salle Cabaret de l’Auberge Saint-Antoine, au rez-de-chaussée de Chez Muffy. On s’y rend tant pour son design biophile (même le code QR pour accéder au menu est dans un pot de plante) que pour ses cocktails avec ou sans alcool et ses plats qui mettent à l’honneur les produits locaux et biologiques. Les colonnes et poutres en bois massif de 1822 sont merveilleusement mises en valeur. Des caisses à vin en bois ont été recyclées pour créer une exposition de plantes vivantes. Les serres utilisées sur les terrasses pour l’expérience repas sous les étoiles d’octobre à mai trouvent aussi leur place dans la pièce. Ne partez pas sans avoir goûté le « Chou rouge », savoureux smash burger de sanglier !


Ouvert tous les jours de midi à 21 h jusqu’au 6 septembre.

À surveiller

• L’expo Maya, au Musée de la civilisation, propose jusqu’au 3 octobre une incursion dans cette fascinante civilisation.

• L’endroit parfait pour boire une bière de microbrasserie entre amis par une belle journée d’été ? La Cour arrière du Festibière. En plus de celle du port de Québec, une terrasse a aussi été aménagée au parc du Rigolet de Lévis. Les enfants et les animaux sont les bienvenus.

• Inauguré en juillet près de l’aéroport de Québec, Le 737 accueille ses « passagers » dans une atmosphère festive, sous un véritable avion. Si plusieurs améliorations nous semblaient nécessaires lors de notre visite, une semaine après l’ouverture, les nombreux clins d’oeil au voyage, comme les serveurs qui se baladent entre les tables avec des chariots, à la manière d’agents de bord, nous ont ravis.

Notre journaliste était l’invitée de l’Office du tourisme de Québec.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.



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