On ne peut plus décontracté au BarBara

Dès l’arrivée, l’endroit charme par son ambiance chaleureuse et les effluves qui viennent de la cuisine.
Adil Boukind Le Devoir Dès l’arrivée, l’endroit charme par son ambiance chaleureuse et les effluves qui viennent de la cuisine.

La formule du BarBara a tout pour plaire. Installée depuis janvier 2021 dans le quartier intergénérationnel de Saint-Henri, cette buvette aux airs italiens accueille la faune à toute heure du jour, jusqu’à minuit. Elle offre en prime un coin épicerie où on peut faire des réserves de produits maison, de bons crus, entre autres choses.

On s’y rend le matin pour leur café — une collaboration avec l’entreprise montréalaise Zab Torréfacteur — et les douceurs. Sur le coup de midi, on opte pour les sandwichs servis sur les ciabattas de la boulangerie voisine, Miette, et on s’y attable dès l’apéro pour profiter à plein du menu et de la carte des vins. C’est à ce moment précis que nous avons choisi de nous y rendre avec une amie, curieuses et avides de tout que nous sommes.

La convivialité règne

 

Dès l’arrivée, l’endroit charme par son ambiance chaleureuse et les effluves qui viennent de la cuisine. Sur de grands plateaux, à l’entrée, on aperçoit les pâtes fraîches du jour et d’immenses focaccias qui attendent d’être coupées à la demande.

Les chandeliers disposés un peu partout et façonnés par les coulées de cire illuminent magnifiquement la pièce principale. Le mobilier fait de chaises chinées et de tables en bois massif, dont une très longue de style réfectoire, donne le ton à la convivialité qui règne au BarBara.

Le service est à l’image du lieu. Sympathique et décontracté. En moins de deux, nous avons devant nous verres de vin, spritz et tous les plats demandés. Au point qu’il manque d’espace sur la table pour tout mettre ! Sans doute aurions-nous dû diviser nos choix en deux ou trois services. On avait tenu pour acquis que notre serveur le ferait. On ne nous y reprendra pas. C’est d’autant plus dommage que les bucatinis à l’ail noir sont rapidement devenus froids. Déjà, les saveurs manquent de vivacité, et la température de l’ensemble nous laisse donc plus que perplexes.

Heureusement, on se rabat, réjouies, sur les antipasti. Parmi ceux-ci, un gros coup de cœur pour les olives frites qui font trempette dans une crème au fromage bleu avec des dés de piments marinés. C’est chaud, craquant, crémeux, légèrement acidulé avec une pointe de piquant. Assurément un incontournable. Amatrices d’olives, on ne néglige pas la version marinée. Les dodues Bella di Cerignola ont baigné dans une huile d’olive agrémentée d’ail, de piment et d’un romarin bien parfumé. C’est simple et souriant. On se voit revenir pour l’apéro juste pour ça.

Évidemment, la tentation est grande de goûter aux focaccias qui nous font de l’œil depuis notre arrivée. Celle du jour, avec pesto de basilic, tomates fraîches et fromage gratiné, est savoureuse, mais ne rivalise en rien avec la classique focaccia sel et romarin. La pâte dense et rebondie, le bon goût d’huile d’olive, la pointe de sel… comme quoi le bonheur est bel et bien dans les petites choses.

Encore tout jeune

 

Pasta al ragù, gnocchi pomodoro, casareccce cacio e pepe… le menu créé par David Pellizzari s’arrime au décor et mise sur le réconfort des saveurs italiennes. On y trouve son compte. Des petits clins d’œil au Portugal, avec les boîtes de sardines, ou à l’Asie, avec une salade César au miso, traduisent l’envie du chef de sortir du cadre strictement italien. Il en va d’ailleurs de même pour la carte des vins d’importation, élaborée par Catherine Draws.

On décide de clore le tout avec une généreuse polpette et une burrata. Ce classique des Pouilles se déguste un peu partout depuis quelques années, et c’est un plaisir de découvrir les différentes versions. Quel étonnement nous avons eu ici ! Un fromage servi froid, donc non coulant, avec des morceaux de courges cuites et tout aussi froides. Croyant à une erreur, nous avons posé des questions à notre serveur, qui nous a assuré que la burrata nous était apportée directement de la chambre froide, sous prétexte que la demande est trop grande pour pouvoir les chambrer auparavant. Déconcertante explication. Plus grande déception encore : nous n’avons jamais eu la polpette demandée, mais celle-ci nous a été facturée.

À ce moment-là de la soirée, le son de la musique — déjà bien assez fort — est monté d’un cran et le service est devenu diffus. Tant pis pour le tiramisu. À notre sortie, tous les serveurs portaient le masque au menton dans une salle rendue pleine à craquer. Cette image illustre un peu tout le reste. Le BarBara a tout pour plaire. Chaleureux. Oui. Décontracté. Beaucoup. Peut-être un peu trop. Le restaurant est encore tout jeune, sans doute qu’il saura se peaufiner avec le temps. Enfin, on le lui souhaite.

 

BarBara

4450, rue Notre-Dame Ouest, Montréal, 438 375-7209. Pas mauvais, mais on n’est pas obligés de s’y précipiter, $$$ Un billet rouge par personne. Repas pour deux, avant taxes, pourboire et alcool : 98,88 $ (six antipasti et deux plats).

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