La restauration passe au numérique

Sophie Ginoux
Collaboration spéciale
De plus en plus de chercheurs et d’innovateurs sont prêts à accompagner les restaurateurs, hôteliers et tenanciers de bars, qu’il s’agisse de personnaliser le service à la clientèle virtuel, de recruter et de former le personnel à distance, ou bien de créer une banque de données collaborative ou un agrégateur d’applications.
Photo: Getty Images De plus en plus de chercheurs et d’innovateurs sont prêts à accompagner les restaurateurs, hôteliers et tenanciers de bars, qu’il s’agisse de personnaliser le service à la clientèle virtuel, de recruter et de former le personnel à distance, ou bien de créer une banque de données collaborative ou un agrégateur d’applications.

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Particulièrement touchés par la pandémie, les restaurants, hôtels et bars du Québec ont dû faire preuve de beaucoup de créativité pour survivre. Mais ils ont aussi été contraints d’accélérer leur transition numérique. Excitante pour certains, douloureuse pour d’autres, cette transformation s’accompagne de problèmes comme de solutions qui détermineront nos expériences gourmandes futures. Portrait d’une industrie en pleine mutation.



Dire que le milieu de la restauration part de loin en matière numérique serait un euphémisme. Beaucoup d’acteurs de ce domaine l’avoueront : ils prennent encore leurs commandes au crayon sur des calepins, passent des jours à faire leurs inventaires, sont maladroits sur les réseaux sociaux.
 

Au fil des ans, un fossé de plus en plus imposant s’est creusé entre cette industrie et une société qui s’est progressivement ouverte aux nouvelles technologies. Un fossé qui s’est transformé en abîme lorsque la crise sanitaire s’est abattue sur le Québec au mois de mars 2020. Reléguée aux services non essentiels, contrainte de fermer ses portes physiques pendant plus d’un an, la restauration québécoise, qui représentait en 2019 21 000 établissements, 230 000 personnes et des revenus de 14,9 milliards $, a perdu des milliers d’acteurs, plus de 73 000 employés et le tiers de ses recettes.

Photo: Sean Benesh Unsplash

Cette épreuve a constitué un réveil douloureux pour beaucoup, déjà stressés par toutes les charges inhérentes à leur métier. « Il n’y a pas plus multitâches que la restauration. Et en plus de ça, il faut maintenant rédiger des posts, prendre de belles photos et vidéos, devenir des technos freaks. C’est l’enfer ! » s’exclame Gaëlle Cerf, qui a mis la clé sous la porte du restaurant Grumman 78 en septembre 2020.

Outre cette question de la communication, avec laquelle tous les commerces du Québec ont dû composer, d’autres sont tout aussi inquiétantes, comme le besoin criant de main-d’œuvre, un manque de prévisibilité, des outils de gestion dépassés. Or, selon Jonathan Chodjaï, rédacteur en chef de CScience IA, un média consacré à l’intelligence artificielle au Québec, « ces enjeux commerciaux, logistiques et humains sont interreliés et peuvent être accompagnés par le numérique ».

Une solution numérique

 

Si les sites Web ainsi que les moteurs Facebook et Instagram représentaient déjà de bons vecteurs de promotion et de recrutement pour les restaurants, hôtels et bars, ils sont devenus essentiels pour l’achat de produits comme pour la commande de repas. Parallèlement, il a fallu s’ouvrir à la livraison, accompagner à distance la clientèle. Et le progressif retour à la normale que nous vivons ne ralentira pas ces nouveaux besoins, comme l’ont constaté un groupe d’acteurs du milieu et d’experts du numérique réunis lors d’En mode solution, un hackathon piloté par CScience IA le 28 juin dernier à Montréal.

Alors, non, il ne faut pas s’attendre à court ou moyen terme à une invasion de robots dans les restaurants. Comme l’indique Ian Purtell, ancien directeur de la restauration du bistro Le Coureur des bois et actuel expert en développement des affaires pour Alfred, une plateforme numérique de gestion de cave à vin, « la technologie ne remplace pas l’humain. Elle vient simplement soulager les commerces des tâches les moins agréables et les plus énergivores, comme les inventaires, les horaires ou les réservations en ligne. » « Une commande sans contact et un prépaiement au moyen de son cellulaire, cela n’enlève rien à l’expérience ni à l’ambiance, avance de son côté Robert Dion, éditeur du HRI Mag. Cela permet d’économiser par contre de nombreux pas et maximise l’efficacité de l’établissement. »

Photo: Quickorder Unsplash

Des solutions numériques capables de soutenir le milieu de la restauration québécoise existent-elles ? Oui, et qui plus est, elles sont locales ! On peut penser à RESTOCK, une plateforme de gestion des coûts et des opérations, à RapidBar, un outil d’optimisation d’inventaire, à Libro pour la gestion des réservations en salle, ou encore à UEAT, RestoLoco et CHK PLZ pour la commande et la livraison de repas.

Et ce n’est qu’un début, puisque de plus en plus de chercheurs et d’innovateurs sont prêts à accompagner les restaurateurs, hôteliers et tenanciers de bars, qu’il s’agisse de personnaliser le service à la clientèle virtuel, de recruter et de former le personnel à distance, ou bien de créer une banque de données collaborative ou un agrégateur d’applications. « Nous avons des solutions technologiques qui répondent aux besoins de la restauration, et des commerçants enclins à les développer avec nous. Je m’attends donc à une super belle collaboration dans le futur », conclut Jérémie Bergeron, cofondateur de l’application de commande Pizzli. On le souhaite vivement ! 

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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