Ze Best of 2015

Albert Bistro, 1035, côte du Beaver Hall, 514 439-0665
Tout ce que j’aime dans un restaurant : un chef talentueux, Jean-Philippe Desjardins, qui travaille avec application en allant chercher ce qu’il y a de mieux dans les produits de saison ; une petite salle élégante au décor soigné et sans esbroufe ; du personnel éveillé, cordial avec discernement, proactif et très au courant de ce qui apparaît au menu.
Candide, 551, rue Saint-Martin, 514 447-2717
Cette adresse, venue à la toute fin du calendrier, aura été l’une des très belles surprises de l’année. Le chef John Winter Russell venait à peine d’ouvrir et déjà flottait dans son presbytère réaménagé une ambiance de grande gourmandise. En salle, Valérie gère avec grâce. Dans les assiettes, beaucoup de talent et du très beau travail. Ite Missa Est.
Cirkus, 1481, avenue Laurier Est , 514 303-9030
Venu de la belle ville de Toulouse avec casseroles et poêlons, le chef Julien Doré a installé tout son attirail avenue Laurier Est. Il faut surmonter les mille embûches placées là par l’arrondissement pour vous empêcher d’y aller. Il le faut absolument car cette table est une des meilleures de la ville, tous arrondissements confondus. Et discrète en plus, une qualité si rare de nos jours en restauration.
Hà, 243, avenue du Mont-Royal Ouest, 514 848-0336
Monsieur Hà ne comptait que des amis avec son Souvenirs d’Indochine. Pas seulement des clients, mais bien des amis. Avant de nous quitter pour le paradis des hommes de coeur, il s’est arrangé avec des jeunes gens, de coeur eux aussi, pleins de fougue, de talent et de bonnes idées. La première aura été de garder son nom en hommage, la seconde de présenter un menu savoureux dans un nouveau décor invitant.
Jun i, 156, avenue Laurier Ouest, 514 276-5864
À Montréal, dans la catégorie « Restaurants japonais », Jun i occupe une place privilégiée. Junichi Ikematsu, son chef, est né à Kyoto, ce qui fait de lui l’un des rarissimes Japonais de la province à travailler la cuisine de l’empire du Soleil Levant. M. Ikematsu est aussi le premier à avoir sculpté ici ces plats si délicats qui fascinent l’amateur occidental. Deuxième distinction. Dans les assiettes, le talent apparaît clairement.
La Récolte, 764, rue Bélanger, 514 508-5450
Une autre petite maison qui se distingue par sa discrétion. Dans ce cas, cette qualité frise le défaut, tant la cuisine du chef Étienne Huot mérite d’être partagée généreusement avec le plus de monde possible. La maison s’était fait connaître avec ses brunchs plantureux. Depuis peu, elle est ouverte le soir. Courez-y. Ce n’est pas partout que vous trouverez du « bio-local-responsable ».
Lili. Co, 4675, boulevard Saint-Laurent, 514 507-7278
Catherine Draws est la femme derrière le chef David Pellizzari. Comme il y a souvent une femme derrière un grand homme, autant vaut-il vous le dire tout de suite. Elle l’oblige à rester concentré sur sa cuisine, un défi de taille, tant les foules se pressent dans leur nouveau Lili. Co. Et lui, soumis et gouvernable comme le sont les grands hommes, prépare une cuisine intrigante, soignée, décomplexée et décoiffante.
Maison publique, 4720, rue Marquette, 514 507-0555
Les gourmands du très francophone Plateau-Mont-Royal savent, lorsque l’occasion se présente, se métamorphoser en gourmets. Et lorsque l’occasion en question est un grand roux de l’Ouest canadien, ils savent faire preuve d’une belle ouverture d’esprit. La satisfaction de l’estomac préside souvent à l’ouverture de l’esprit. Le chef Derek Dammann prépare des plats très au-dessus de ce à quoi on pourrait s’attendre dans une maison publique (que l’on appelle pub au Royaume-Uni). Dans la stratosphère, en fait.
Meson, 345 rue Villeray, 514 439-9089
Si vous aimez : a) la cuisine espagnole ; b) les chefs talentueuses ; c) trouver les deux sans devoir vous taper 10 heures d’avion et six heures de décalage horaire, vous aimez forcément Meson et Marie-Fleur Saint-Pierre. Cette dernière fait résonner ses castagnettes culinaires dans cette Meson qu’elle a ouverte dans Villeray avec ses compères habituels. On est à quelques pas de leur Tapeo, qui a souvent tendance à déborder. On saura où aller à l’avenir.
Monsieur, 1102, rue de Bleury, 514 861-0000
La patronne de ce Monsieur est le lapin rose de la restauration, équipée de piles toujours au maximum. Son énergie et son enthousiasme se retrouvent dans sa cuisine ; son talent et son bon goût dans les menus qu’elle propose midi et soir chez Monsieur. Cuisine tout en délicatesse et en saveurs dépaysantes. Certaines fins de soirée sont endiablées et je suis chaque fois ressorti de chez Monsieur en aimant davantage Madame.
Montréal Plaza, 6230, rue Saint-Hubert, 514 903-6230
Avec Charles-Antoine Crête, on pouvait s’attendre à tout. Avec Cheryl Johnson à ses côtés, on pouvait s’attendre à tout, mais dans les limites du raisonnable. Montréal Plaza est exactement où on l’attendait, un brin de folie dans la cuisine, une carte des vins irrésistible, beaucoup de plaisir dans les assiettes et dans les verres, le tout dans un décor à l’excentricité confortable.
Wilfrid sur Laurier, 222, avenue Laurier Ouest, 514 495-4961
Michel Ross et Zach Suhl forment un duo intéressant pour qui aime aller au restaurant. Leur Wilfrid sur Laurier, par exemple, est une sorte de havre où l’on savoure la cuisine très juste du chef Ross, servie par du personnel sautillant sous la houlette de M. Suhl. Cuisine très juste et très soignée, portant la marque de quelqu’un qui aime ce qu’il fait et déploie tout son talent et ses efforts pour en faire profiter sa clientèle.