Guirlande gastronomique de 2014

Pour ajouter quelques jolies loupiotes à votre sapin, j’ai pensé vous suggérer une douzaine d’adresses qui, entre le 1er janvier 2014 et ce jour, se sont particulièrement distinguées. Si vous êtes sans sapin, vous pourriez poser lesdites loupiotes sur le rebord de la fenêtre, ce devrait être du plus bel effet.
En fait, à la douzaine qui s’accrochera aux branches du bel arbre, j’ai ajouté une treizième adresse très discrète qui ne brille que si l’on prend la peine de regarder et de goûter. Le travail y est bien fait, avec beaucoup de coeur, les gens qui y travaillent sont sans prétention, et si le décor manque un peu de ce chic danois que nous aimons tant, on y mange quand même très bien. À placer, avec l’ange, à la cime du conifère.
Les coudes sur la table, 2275, rue Sainte-Catherine Est, Montréal, 514 521-0036.
Les 12 autres apparaissent ici par ordre alphabétique mais peuvent être disposés selon votre goût entre petites branches du haut et grandes branches du bas. Ou carrément dans votre agenda.
Un jeune chef italien comme on les préfère, sans prétention, talentueux, gourmand, gourmet. Midi ou soir, du plaisir encore et toujours, une cuisine très italienne et très chaleureuse, le tout pour de toutes petites additions. On aime vraiment.
Barcola, 5607, avenue du Parc, Montréal, 438 384-1112.
François Nadon se trouve dans mon peloton de la dizaine de jeunes chefs québécois qui font la beauté de notre ville et il représente le meilleur de ce qui nous attend. Sa complice Mélanie Blanchette accomplit des miracles en salle et le fait que leur établissement ait doublé de volume permet de doubler notre plaisir.
Bouillon Bilk, 1595, boulevard Saint-Laurent, Montréal, 514 845-1595.
Aux portes de la Petite Italie, cet établissement étonne. Ne pas se fier au nom qui pourrait laisser croire qu’il s’agit d’un chic bar du boulevard. Ce n’est pas un simple café, plutôt un très bon petit établissement où manger de jolies assiettes aux accents du Vietnam.
Cafeden, 6576, boulevard Saint-Laurent, Montréal, 514 419-1589.
On est encore surpris de venir ici et de ne pas être surpris. Rien ne change, et c’est parfait ainsi puisque tout y était bien, décor, service et une cuisine de chic brasserie française comme quand les Français la réussissaient. On s’ennuie de Joël, qui cuisine chez lui seulement, et de Mme Brossoit, qui surveille de chez le bon Dieu.
L’Express, 3927, rue Saint-Denis, Montréal, 514 845-5333.
La meilleure excuse pour monter à Val-David. Dans ce pavillon réaménagé en restaurant, la famille Rouyé a recréé la magie qui faisait de La Porte, leur restaurant montréalais aujourd’hui fermé, une des meilleures tables en ville. On se déplace maintenant avec joie.
La table des gourmets, 2353, rue de l’Église, Val-David, 819 322-2353.
Un duo du tonnerre aux fourneaux de ce lieu branchouille d’où l’on ressort en se sentant plus intelligent. La SAT fait de beaux cadeaux aux amateurs et la cuisine à l’étage en fait partie. Ne vous laissez pas dérouter par le terme un peu pompeux « Laboratoire de création culinaire ». Michelle Marek et Seth Gabrielse cuisinent simple et savoureux.
Labo culinaire, 1201, boulevard Saint-Laurent, Montréal, 514 844-2033.
L’une de mes tables préférées, pas seulement en 2014, mais tous calendriers confondus. Tout ici est fait avec goût et élégance. On mange très bien (merci Jonathan Lapierre-Réhayem), on boit tout aussi bien et le séjour dans ce décor délicatement bourgeois est rendu encore plus agréable par la qualité du service, midi ou soir.
Laloux, 250, avenue des Pins Est, Montréal, 514 287-9127.
L’équipe du Club Chasse et Pêche semble réussir tout ce qu’elle touche. Le Serpent était sur la liste des bonnes maisons visitées en 2014, mais j’ai choisi Le Filet, le premier étant encore un peu vert comparé au second. Le Filet offre tout ce qu’on cherche pour passer une bonne soirée : belle ambiance, cuisine soignée, soirées feutrées de bonheurs gastronomiques.
Le Filet, 219, avenue du Mont-Royal Ouest, Montréal, 514 360-6060.
Le quartier Ahuntsic change, pour le mieux, et cette maison aura lancé le bal des améliorations. On mange toujours très bien ici et Marc-André Royal, qui virevolte d’activité en activité, a mis sur pied une équipe du tonnerre pour s’assurer que la qualité soit toujours au rendez-vous. Adam Ganten cuisine à la perfection et Chantal Gervais, « propriétaire, sommelière et gérante de salle », est candidate à la béatification. On court rue Fleury.
Le St-Urbain, 96, rue Fleury Ouest, Montréal, 514 504-7700.
Guillaume Cantin est grand. Il est jeune et il brille comme chef. Cette maison compte donc sur un timonier intéressant, un jeune grand chef. Les autres membres de l’équipage ne sont pas mal non plus et les clients qui connaissaient la maison avant l’arrivée du jeune grand chef continuent à venir ici en grand nombre. On comprend pourquoi.
Les 400 coups, 400, rue Notre-Dame Est, Montréal, 514 985-0400.
Une chef craquante, deux collègues en salle aussi attachants et on transforme un demi-sous-sol anonyme en lieu couru. La cuisine d’Audrey Dufresne continue de ravir par sa générosité et sa créativité, et le travail de Michel Charette et Xavier Burini aux premières loges impressionne tout autant.
Qui aurait dit que cette maison tiendrait aussi bien la route ? Moi, en 2006 ? Ah oui. Je suis content quand je ne me trompe pas.
Les trois petits bouchons, 4669, rue Saint-Denis, Montréal, 514 285-4444.
Le chef Olivier Perret est ce qui se fait de mieux en matière de toques françaises. Sa cuisine impeccable rend mémorables les visites à cette table du centre-ville et si vous réussissez à le faire sortir de derrière ses fourneaux, vous comprendrez pourquoi je le range dans la catégorie « Ah ! que, parfois je suis fier d’avoir des compatriotes comme ça ! ».
Comme les gens talentueux s’entourent de gens qui le sont tout autant, on ne s’étonne pas de la présence à ses côtés de Roland Del Monte, chef pâtissier et « Meilleur Ouvrier de France ».
Renoir, 1155, rue Sherbrooke Ouest, Montréal, 514 788-3038.