Objets de désir pour traverser les saisons

Martine Letarte Collaboration spéciale
Photo: Arthur Quentin

Ce texte fait partie du cahier spécial Habitation

Avec ses importations européennes issues de grandes traditions, ses coups de coeur québécois dernier cri et son service attentionné, Arthur Quentin sait traverser le temps. Et les épreuves de la vie… comme le chantier de construction dans lequel la boutique est plongée, avec les autres commerçants de la rue Saint-Denis, depuis l’an dernier. Lors de la visite du Devoir, les clients étaient tout de même au rendez-vous, posaient des questions sur les produits et discutaient liste de mariage. Ce n’est pas un hasard.

Véritable dénicheuse de beaux objets ici comme ailleurs pour Arthur Quentin, Anne Berthiaume a dû expliquer à un fabricant de toile basque comment fonctionnait l’exportation. Elle lui prendrait un rouleau et ferait confectionner des nappes au Québec. Il ne vendait alors qu’en France. Elle pointe un vinaigrier du doigt dans son bureau : c’est un prototype créé à sa demande par l’entreprise québécoise de porcelaine Weilbrenner et Lebeau.

« Nous travaillons de près avec nos fabricants, dit-elle. Cela nous permet de bien connaître les produits, de pouvoir expliquer à nos clients pourquoi ils sont de qualité, d’obtenir de meilleurs prix et aussi de faire réaliser des produits particuliers pour nos besoins. »

Parfois, son flair la surprend. Comme pour ce pichet à eau « glouglou », en forme de poisson, qui fait un son amusant lorsqu’on en verse le contenu. Il est idéal pour faire boire de l’eau aux enfants. Ou en cadeau d’hôtesse

« Nous en avons vendu presque 4500, dit-elle. Jamais je n’aurais imaginé. »

Traditionnellement dans l’importation, la boutique fondée par Maryse Cantin il y a 40 ans propose maintenant une bonne quantité d’objets fabriqués ici.

« Le marché change, on voit arriver toutes sortes de beaux produits québécois de qualité : beurriers bretons, moulins à poivre, pots à sirop d’érable, tabliers, planches en bois », énumère Anne Berthiaume, qui visite tous les salons et expos chaque année pour réaliser de nouvelles trouvailles.

L’importation de produits d’exception demeure tout de même une caractéristique de la maison.

« Par exemple, on peut difficilement trouver à Montréal de la literie de très grande qualité 100 % lin, une fibre hyperabsorbante, hyperconfortable et en plus, qui a tout un look », dit-elle.

Puis, il y a ces tasses qu’on retrouve dans tous les bistros de Paris.

« Elles sont incassables et très pratiques, parce qu’on peut les empiler,explique Fabrice Delafon, directeur du marketing et des communications chez Arthur Quentin et Parisien d’origine. Dans les bistros, on les empile sur la machine à café. C’est chouette d’avoir ça chez soi. Et c’est indémodable ! »

La force du conseil

 

Chez Arthur Quentin, chaque produit a son histoire. Ce que Renée Fournier, directrice des ventes depuis bientôt 30 ans dans l’entreprise, ne manque pas d’enseigner à chaque employé qui se joint à l’équipe d’une quinzaine de personnes. Tout comme les différences entre les matériaux.

« Nous donnons des trucs à nos clients, nous les conseillons, affirme Renée Fournier. Par exemple, tous nos services de table sont vendus pièce par pièce. Nous les composons avec le client, selon ses besoins. »

« J’ai déjà vu un client revenir peu de temps après avoir acheté une nappe parce qu’il l’avait tachée, raconte Fabrice Delafon. Il voulait en acheter une autre. Maryse lui a dit de la rapporter et elle a fait disparaître la tache. Une nappe de cette qualité ne doit pas être mise à la poubelle pour une tache ! On doit la garder 20 ans ! Ça vaut le coup de bien la laver et surtout de ne pas la délaver. »

Arthur Quentin suggère d’ailleurs une foule de produits d’entretien qui sortent des sentiers battus. Comme la Terre de Sommières. Cette poudre d’argile n’a pas son pareil pour enlever une tache de gras.

« Les gens viennent nous voir, reviennent nous voir, affirme Renée Fournier. Nous les appelons par leur nom. C’est important pour nous. Nous sommes vraiment un magasin de destination. Arthur Quentin est d’ailleurs dans les guides de voyage. Des Américains du nord-est des États-Unis viennent nous voir chaque saison. »

Cette relation de proximité n’a pas empêché l’entreprise d’embrasser les nouvelles technologies : commandes par courriel, utilisation de Facebook et de Pinterest, etc.

« Nous avons des clients fidèles, mais en attirons aussi bien des nouveaux, des jeunes notamment, affirme Fabrice Delafon. Et surtout, nous avons réussi à casser notre image chic, chère, snob. »

« Heureusement, ajoute Anne Berthiaume. Parce que nous n’avons jamais été comme ça ! »

D’ailleurs, lorsque Maryse Cantin a quitté son emploi de fonctionnaire pour se lancer en affaires, elle a choisi cette adresse parce que le secteur était mal famé à l’époque et qu’elle ne pouvait pas se permettre de payer plus. Quarante ans plus tard, le quartier a bien changé, Arthur Quentin a pris beaucoup d’expansion, mais plusieurs produits qu’on y trouvait au début, comme ces tasses des bistros français, y ont encore leur place. Et ont créé des tendances.

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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