Développement durable - Le Groupe Dargis devient la première «éco-entreprise»

Hélène Roulot-Ganzmann Collaboration spéciale
Un mur végétal permet de mieux réguler la température des résidences.
Photo: Ville de Montréal Un mur végétal permet de mieux réguler la température des résidences.

Ce texte fait partie du cahier spécial Habitation avril 2013

Le programme d’accréditation Éco-entrepreneur est piloté par Archibio, organisme qui promeut des solutions de rechange écologiques et durables en matière d’habitat, en partenariat avec Écohabitation et plusieurs Associations provinciales des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ). « Pour nous, cette formation entre dans une continuité, assure Marc Savard, directeur de l’APCHQ Montréal métropolitain. Depuis trois ans, nous prenons des orientations plus en phase avec l’environnement. »


Il y a plusieurs années maintenant que les entrepreneurs membres des différentes APCHQ démontrent une certaine volonté d’aller de l’avant sur les questions liées au développement durable.


« Ce qui nous a plu dans cette formation proposée par Archibio, c’est son côté réaliste, dit Marc Savard. Construire une maison qui ne consomme pas d’énergie, on sait le faire, mais cela comporte un coût que tous les acheteurs ne sont pas prêts à assumer. Ils n’ont pas forcément les moyens de se payer ces technologies. Nous cherchions à proposer à nos membres quelque chose de vendable, des gestes simples, pas ou peu coûteux, qui soient énergétiquement très efficaces tout en restant abordables, afin de ne pas compromettre l’accessibilité à la propriété. Nous avons travaillé fort avec Archibio et Écohabitation. Nous avons organisé plusieurs groupes de discussion et nous sommes arrivés à un produit qui intéresse beaucoup les entrepreneurs. »


L’accréditation se déroule en plusieurs temps. D’abord, une formation théorique d’une journée, la première ayant eu lieu le 13 mars dernier dans les locaux de l’APCHQ Montréal métropolitain.


Dix-huit entrepreneurs généraux étaient présents, pour une capacité de vingt places. « C’est le moment où on les fait entrer dans notre univers, explique Pascal Morel, directeur d’Archibio. On leur présente le programme et la raison pour laquelle on le fait. Il y a ensuite une partie d’autoformation, à laquelle ils sont déjà quatorze à s’être inscrits. Nous avons mis en ligne un manuel de l’éco-entrepreneur. C’est leur responsabilité de le potasser afin de passer l’examen. Une fois cet examen réussi, ils entrent dans l’accréditation, accréditation qu’ils reçoivent après la livraison d’un bâtiment certifié écologique ou éco-énergétique, Energuide, Novoclimat, Habitation durable Victoriaville ou LEED. Bien entendu, ceux qui ont déjà réalisé ce type de construction se voient tout de suite accrédités. »

 

Innover avec Station 1


C’était le cas du Groupe Dargis, avec notamment son projet Station 1, un ancien bâtiment industriel voué à la démolition et recyclé en un ensemble de logements communautaires. La réduction de 45 % de la consommation d’eau potable par rapport à un édifice comparable et le détournement de 95 % des déchets de démolition et de construction des sites d’enfouissement s’inscrivent parmi d’autres gestes écologiques posés par le promoteur immobilier. Ce qui ne signifie pas que tous ses projets futurs devront forcément être certifiés LEED ou autre.


Son rôle sera dorénavant de proposer des services qui conduisent à la rénovation ou à l’édification d’une maison écologique, c’est-à-dire respectueuse de l’environnement, éco-énergétique et saine. « Nous ne sommes pas inquiets, avoue Pascal Morel. Ceux qui ont assisté à la première séance de formation sont ceux qui sont déjà proactifs dans le domaine et qui veulent continuer à se distinguer dans ce marché. Ce que nous leur apprenons et qu’ils ne savent peut-être pas, c’est qu’il y a réellement un marché pour ces produits-là. Il y a un cours sur le marketing vert, nous leur donnons des statistiques, nous leur enseignons le fruit de nos recherches sur l’évolution de ce marché. Il y a, par exemple, plusieurs études qui ont été faites aux États-Unis et qui démontrent que, oui, le marché de l’immobilier s’est effondré dans les dernières années, sauf le marché des maisons vertes. »


L’accréditation en poche, il reste encore à la garder. L’entrepreneur devra, pour cela, suivre deux journées de formation par an afin de parfaire ses connaissances et de rester au fait des nouvelles réglementations et des nouveaux usages. Il devra également prouver sa bonne foi en choisissant dix bonnes pratiques parmi une liste fournie par Archibio, bonnes pratiques qu’il doit appliquer à chacun de ses chantiers.


Outre cela, il lui faut aussi poser douze gestes obligatoires, tels que l’utilisation d’au moins cinq catégories de produits locaux ou écologiques, la réduction de la dépendance envers les combustibles fossiles, la gestion écologique des déchets générés par la rénovation ou la construction, le recyclage, la réutilisation ou la gestion responsable de 80 % des arbres de l’espace perturbé du terrain à bâtir, l’installation d’appareils de plomberie à très haute efficacité dans la salle de bain ou encore l’application de peintures sans COV. « Nous avons mis au point une espèce de recette, explique Pascal Morel. Nous leur simplifions la vie en leur disant que, s’ils travaillent selon la nouvelle réglementation, s’ils posent ces douze gestes écoresponsables à la fois sur leurs chantiers et dans leur entreprise et s’ils font dix actions de durabilité sur leurs chantiers, l’ensemble de cela va représenter un projet dont le résultat, la maison ou la rénovation, va être plus écologique que la moyenne. »


Futures formations


D’autres journées de formation sont prévues rapidement à Québec, Montréal et Joliette. Ensuite, la saison des chantiers reprenant dans les semaines qui viennent, les prochaines séances auront lieu à l’automne. D’ici là, tant du côté d’Archibio que des APCHQ, on espère déjà avoir une grosse dizaine d’accréditations.


Outre le groupe Dargis, qui a obtenu son accréditation formelle, EGI Construction a été reçu à l’examen. Il est donc maintenant éco-entrepreneur en formation et n’a plus qu’à présenter un projet certifié écologique ou éco-énergétique pour recevoir l’accréditation.


Collaboratrice

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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