Une virée agrotouristique hivernale
Collaboration spéciale

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs
Autocueillette de fruits et de légumes, visite d’élevages, dégustation dans des vignobles, tables champêtres… Il y a, du printemps à l’automne, tant de choses à déguster dans les fermes du Québec ! Et tout cela ne s’arrête pas en hiver, puisque de nombreuses activités agrotouristiques sont aussi organisées pendant la saison froide. Alors, embarquez avec nous pour les découvrir !
Comment conjuguer découverte de produits fermiers et chaleur bienfaisante en plein hiver ? En s’intéressant tout d’abord aux économusées du Québec, qui nous révèlent des pans de notre histoire et de notre patrimoine. C’est le cas par exemple, dans le Bas-Saint-Laurent, du Domaine Acer, qui héberge un économusée de l’acériculture. Sur place, on suit le processus de transformation de l’eau d’érable, de sa récolte jusqu’à la production d’acers, et celui des vins et de spiritueux surprenants.
Pour les adeptes de fromages, rendez-vous dans les Cantons-de-l’Est à la Fromagerie La Station, où se trouve un nouvel économusée de la fromagerie fermière. Un lieu idéal pour en apprendre plus sur le processus de fabrication et de vieillissement du fromage et pour vivre une expérience multisensorielle et gourmande. Si vous avez la dent plus fruitée, l’économusée des vins de petits fruits Le Ricaneux, dans Chaudière-Appalaches, relate l’histoire de ces petites baies et de leur culture, tout en offrant aux visiteurs qui le souhaitent une balade hivernale en raquette ou en ski de fond à travers les champs du domaine. Dégustation de vin chaud aux épices en prime à la fin.
Enfin, au chapitre des nouveautés, pourquoi ne pas se rendre à la Distillerie Grand Dérangement de Saint-Jacques, dans Lanaudière, qui accueille l’économusée du distillateur ? Il s’agit de la toute première distillerie « du grain à la bouteille » biologique au Québec, fondée par Marcel Mailhot, un agriculteur dont les champs sont à 5 km de leur lieu de transformation en alcool de grain, à la base de la confection de vodka, de gin et bientôt de whisky. L’économusée présente un circuit guidé à travers les installations et les procédés de distillation, en plus de rendre hommage à ce coin de pays où 70 % des habitants sont des descendants d’Acadiens déportés en 1755. « Nous désirons mettre de l’avant nos valeurs écologiques, montrer la vitalité de la Nouvelle-Acadie et partager notre passion pour la distillation fermière », indique fièrement M. Mailhot.
Se régaler de manière originale
Le charme des tables champêtres vous manque-t-il en hiver ? Alors, allez faire un tour à la Terre des Boers, en Montérégie, où l’on élève des chèvres. Cette viande un peu méconnue ici est au menu de la ferme sous forme de plats typiques d’Afrique du Nord, comme le traditionnel tajine. Qui plus est, sa dégustation a lieu dans un décor inspiré des Mille et une nuits, où sont présentés des spectacles de baladi. Intrigant, n’est-ce pas ?
Partons à présent pour la région laurentienne, où une visite au verger et cidrerie Labonté de la pomme est tout indiquée dès cette semaine. En plus de sentiers à parcourir à pied et en raquettes, on peut y savourer des repas de cabanes à sucre à l’érable et aux pommes à l’intérieur. Une formule pique-nique hivernale extérieure comprenant notamment une fondue au fromage d’Oka dans un bol de pain maison est aussi offerte.
À l’extérieur encore, mais cette fois-ci dans Chaudière-Appalaches, partons à la découverte de la Ferme Mille Fleurs, qui a développé, depuis 2016, des activités agrotouristiques parallèlement à des élevages de porcs Berkshire et de boeufs Highland en totale liberté sur leurs terres forestières de 90 000 pieds carrés. « Nous invitons, l’hiver, les gens à parcourir un sentier tapé de 3 km aller-retour, tout en profitant des cochons qui viennent à leur rencontre pour obtenir du maïs soufflé », explique le fermier Jacob Hudon, qui a aussi mis sur pied, avec son épouse, un volet de restauration. On y propose, devant un feu extérieur ou dans une salle d’une vingtaine de places, des boissons chaudes, de la poutine, des burgers et de petites tables d’hôte cuisinés à partir de leurs propres produits et d’autres locaux.
Faire rayonner notre terroir
Depuis l’ouverture en 2020 du concept de Bika Ferme et Cuisine, soit une table champêtre trois saisons conduite par la cheffe, jardinière et militante Fisun Ercan, un élan a été donné aux initiatives régionales qui misent sur la proximité et la saisonnalité du terroir.
C’est donc avec beaucoup d’excitation que nous avons appris, à l’automne 2022, que le nouveau projet de Jean-Martin Fortier, fondateur de l’iconique Ferme des Quatre-Temps qui a inspiré bon nombre de retours à la terre, serait entre autres constitué d’une table fermière. Et c’est fait : l’Espace Old Mill, qui comprend une ferme, une serre carboneutre et une grande bâtisse patrimoniale, a ouvert dans Brome-Missisquoi depuis quelques jours !
Après avoir collaboré avec plusieurs chefs lors de pop-up, M. Fortier dispose donc de sa propre cuisine, dont il a confié les rênes à Éric Gendron, un chef qui partage sa vision locale et agroécologique de l’alimentation. « Ici, je veux faire comprendre aux gens que, même en hiver, il n’est pas difficile de manger local. Et leur faire goûter ce en quoi je crois depuis des années », dit-il.
Légumes racines du caveau, viandes et alcools du coin, verdures fraîches de la serre voilà de quoi est constitué le menu hivernal du restaurant, qui se décline à la carte du mercredi et vendredi et sous forme de table d’hôte cinq services le samedi. « Au-delà du repas lui-même, je souhaite amener nos visiteurs dans la serre et leur parler des produits qu’ils ont dans leur assiette. Que mange-t-on en hiver, au Québec ? Ils le sauront ! » lance le passionnant fermier, consultant, conférencier, éditeur et auteur.
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