Être authentique à l’ère du numérique, c’est possible?

À l’ère du numérique, on est toujours à un clic de modifier son image pour se présenter sous son meilleur jour, notent les autrices.
Photo: Cristina Zaragoza Unsplash À l’ère du numérique, on est toujours à un clic de modifier son image pour se présenter sous son meilleur jour, notent les autrices.

Quelle importance accordez-vous à l’apparence ? À votre image sur les réseaux sociaux ? Utilisez-vous des filtres ou des applications de retouches pour modifier votre image ? Si oui, vous n’êtes pas seul ! Au Québec, 27 % des adolescents et 22 % des jeunes adultes pensent qu’il est acceptable de modifier ses photos sur les réseaux sociaux pour améliorer son apparence (en utilisant des filtres, en modifiant son apparence avec un logiciel, etc.).

À l’ère du numérique, on est toujours à un clic de modifier son image pour se présenter sous son meilleur jour. Que ce soit sur les réseaux sociaux, dans les magazines, au cinéma ou à la télévision (eh oui, nos séries préférées, voire Le Téléjournal en soirée, n’y échappent pas !), la grande majorité des images qui nous sont présentées sont modifiées. Sachant que notre société accorde une importance démesurée à l’apparence, il est normal de ressentir une énorme pression pour se conformer aux normes de « beauté » véhiculées et, ainsi, modifier son image pour leur ressembler.

Est-ce une habitude que vous n’avez jamais remise en question ? Est-ce que, sans le vouloir, c’est votre façon de vous conformer aux standards de beauté ? Est-ce un moyen pour accentuer certains traits et en cacher d’autres ? Est-ce une forme d’expression de votre créativité ou de votre individualité ?

Il est peut-être temps de nous arrêter afin de réfléchir, individuellement et collectivement, à l’importance accordée à l’apparence dans notre quotidien et à l’influence des normes de beauté sur notre santé et notre bien-être. En effet, malgré l’omniprésence et la normalisation des filtres et des applications de retouches, leur consommation et leur utilisation ne sont pas sans conséquences !

Confiance et estime de soi

D’abord, qu’on en soit le créateur ou un simple consommateur, les images retouchées incitent notamment à la comparaison et peuvent nuire à la confiance en soi, à l’estime de soi et à la satisfaction corporelle. Qu’on le fasse consciemment ou non, les filtres et les retouches créent une distorsion de la réalité et contribuent à maintenir l’idée qu’il faut atteindre ces standards irréalistes et stéréotypés de perfection.

De plus, la manipulation des traits et de la silhouette du corps peut être une forme d’objectification, c’est-à-dire réduire une personne à un objet en l’utilisant à des fins commerciales ou sexuelles en la dissociant, par exemple, de ses qualités, de ses habiletés et de sa personnalité. Ce phénomène peut être observé dans les médias (ex. : publicités), où le corps ou certaines de ses parties sont rognés, manipulés et retouchés. Cela contribue notamment à valoriser l’humain uniquement pour son apparence, au détriment de son unicité et de sa vraie valeur. Ces modifications fortes de conséquences peuvent renforcer des idées réductrices et sexistes qui nuisent au développement de l’identité et à l’égalité des genres.

À l’occasion de la Journée sans maquillage, l’organisme ÉquiLibre invite les Québécois à prendre conscience des impacts des filtres et des applications de retouches sur leur estime et leur bien-être et à réfléchir plus largement à l’importance accordée à l’apparence dans la société.

Cette journée ne vise pas à imposer une nouvelle norme ou à pointer du doigt les personnes qui se maquillent, utilisent des filtres ou retouchent leurs photos. Elle encourage plutôt à être soi-même à travers son écran, quelles que soient la forme et la façon !

À l’ère du numérique, soyons authentiques !

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