Il y a rouler vert, et rouler «vraiment» vert

Les vélos électriques et les vélos cargos peuvent être très dispendieux, précise l’auteur.
Photo: Olivier Zuida Le Devoir Les vélos électriques et les vélos cargos peuvent être très dispendieux, précise l’auteur.

En tant que Québécois, je suis fier que la presque totalité de l’énergie que nous produisons et consommons provienne de sources renouvelables. Dans cette optique, je comprends l’intérêt pour votre gouvernement de nous inciter, à l’aide du programme Roulez vert, à opter pour des voitures électriques.

Or, bien avant l’essor de ce nouveau type de voitures, un véhicule utilitaire sport abordable et écologique existait déjà : le vélo. Avec l’adoption de politiques encourageant le vélo utilitaire dans bien des villes au Québec et la hausse fulgurante du prix de l’essence, de plus en plus de gens adoptent le vélo comme moyen de transport. Sachant cela, il est malheureux de constater que votre gouvernement n’offre pas d’incitatifs financiers aux Québécois afin de les aider à se procurer un nouveau vélo utilitaire, un vélo électrique, ou encore un vélo cargo capable de conduire les enfants à la garderie et de faire la tournée chez Costco.

Par exemple, au Royaume-Uni, le « Cycle Scheme » permet aux travailleurs de payer pour un vélo et des accessoires à la source, avant impôts, afin de rendre le vélo-boulot plus abordable. L’implantation d’un tel programme rendrait la pratique du vélo encore plus intéressante et pourrait stimuler l’économie locale en dirigeant bien des travailleurs et leur budget transport vers des boutiques de vélo souvent indépendantes plutôt que vers des concessionnaires automobiles.

Pour faire plus simple, on pourrait simplement arrêter de taxer l’achat de matériel de vélo jusqu’à concurrence de 1000 ou 2000 $ par année. Ainsi, à l’instar d’autres choses bonnes pour nous comme la nourriture non transformée et les livres, le vélo serait épargné du 9,975 % que se prend l’État québécois sur notre consommation.

Enfin, si une aide financière aux cyclistes peut paraître superflue quand on achète un vélo utilitaire abordable, il vaut la peine de mentionner que les machines ayant le plus grand potentiel de réduction des émissions et de la congestion, les vélos électriques et les vélos cargos, peuvent être très dispendieuses. En effet, pour qu’une famille québécoise moyenne abandonne une de ses deux voitures, il lui faut une solution de remplacement complète et pratique. Avec leurs composantes sophistiquées, leurs accessoires variés et leur capacité à résister aux intempéries, les vélos cargos électriques peuvent convenir à la vie urbaine et de banlieue et gravir les côtes les plus abruptes.

Seul hic : leur prix peut dépasser 5000 $. En incluant ces véhicules électriques au programme Roulez vert et en faisant leur promotion auprès de la population, votre gouvernement enverrait un message clair aux Québécois comme quoi la mobilité verte et durable ne requiert pas l’achat d’une voiture.

Si l’adoption des voitures électriques par les Québécois est une bonne chose, nous avons l’occasion de voir plus loin et d’encourager un moyen de transport actif, durable et qui ne cause pas de problèmes de circulation. À l’approche des élections provinciales, je vous encourage à inclure le vélo dans votre plateforme afin d’encourager les Québécois à rouler vraiment vert.

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