La transition est en cours pour le Publisac

«C’est la population qui a entre ses mains l’avenir du Publisac en dictant le rythme de cette transition. Respectons le choix des citoyens», affirme l'auteur.
Photo: Josie Desmarais Getty Images «C’est la population qui a entre ses mains l’avenir du Publisac en dictant le rythme de cette transition. Respectons le choix des citoyens», affirme l'auteur.

Dans une lettre d’opinion publiée dans vos pages le 13 décembre, intitulée « David contre Publisac », Pascal Longpré présente le dossier comme s’il s’agissait d’un combat entre un citoyen courageux et une grande entreprise malveillante qui détruirait l’environnement.

Notre lecture de la situation est bien différente. Pour nous, il s’agit du combat d’une petite minorité qui cherche à imposer sa volonté à la grande majorité, une minorité insensible au désir des Québécois de faire des économies grâce aux circulaires, notamment les plus vulnérables et les aînés, et de consulter les circulaires et de lire l’hebdo en format papier. Une minorité insensible à la survie des hebdos, insensible aux plus de 4500 emplois liés au Publisac chez TC Transcontinental et chez ses distributeurs et aux milliers d’emplois connexes à Montréal et en région.

M. Longpré nous demande de collaborer à une transition harmonieuse. La réponse est oui. La transition est amorcée puisque 200 000 foyers québécois ont apposé un autocollant indiquant ne pas vouloir recevoir le Publisac. C’est la population qui a entre ses mains l’avenir du Publisac en dictant le rythme de cette transition. Respectons le choix des citoyens.

M. Longpré nous accuse de démagogie. La démagogie, c’est plutôt le discours du mouvement anti-Publisac : tenter de faire croire que le Publisac survivrait au opt-in, que la population préfère le opt-in à la fin du Publisac, que les hebdos ont des solutions créatives à portée de la main, que les personnes les plus vulnérables et les aînés n’ont qu’à se tourner vers le numérique, et le tour sera joué.

Parlons environnement. En premier lieu, tout l’argument environnemental du mouvement anti-Publisac s’écroule devant l’impossibilité d’imposer la formule du opt-in à Postes Canada. On ne ferait que remettre sur un plateau d’argent la distribution des circulaires à une société d’État, au détriment d’une entreprise québécoise, de ses distributeurs, soit 150 PME, et de l’emploi. Où se trouverait alors le gain environnemental ? Ne serait-ce que pour cette raison, nous invitons la Ville de Montréal à aborder la question des circulaires par la voie de la collaboration.

Collaborer à quoi ? À renforcer l’économie circulaire du papier dans un marché où il y a une forte demande locale pour le papier journal des circulaires et des journaux quotidiens et hebdomadaires. Le Québec a réussi, après des années d’efforts, à créer une économie circulaire du papier. Si les circulaires disparaissaient, une entreprise comme Cascades indique qu’elle devrait les remplacer par du papier journal provenant de l’extérieur du Québec, avec les coûts environnementaux afférents.

Et collaborer à créer l’économie circulaire du plastique. Dans un environnement propice à la collaboration, des entreprises comme la nôtre sont prêtes à faire d’importants investissements dans ce but, ici au Québec. Ce ne sont pas des paroles en l’air.

En un temps record, nous avons investi en recherche et développement pour inventer un sac en plastique entièrement fait ici de résidus de plastique, réduit notre usage de plastique de 30 % et fabriqué un prototype de sac de plastique qui se déchire sous pression afin de faciliter le tri par la séparation du sac et du papier, qui sera testé prochainement en collaboration avec la Ville de Montréal. Aussi, comme leader nord-américain en emballage plastique souple, nous sommes acheteurs de plastique trié adéquatement.

Agir ensemble pour l’environnement, autour de la même table, afin d’améliorer et de développer davantage notre économie circulaire, c’est ça, le véritable développement durable, tout en tenant compte des enjeux sociaux et économiques : sans éliminer un outil utile à la population, sans mettre en péril la presse locale, et sans mettre en jeu des milliers d’emplois.

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