On ne peut plus refuser l’accès aux soins de santé aux enfants migrants

«Il est de notre devoir de permettre [aux enfants migrants] non seulement de mener une vie en santé, mais aussi d’être reconnus comme faisant partie intégrante de notre société», croit l'auteur.
Photo: Olivier Zuida Le Devoir «Il est de notre devoir de permettre [aux enfants migrants] non seulement de mener une vie en santé, mais aussi d’être reconnus comme faisant partie intégrante de notre société», croit l'auteur.

Un récent dossier de l’Observatoire des tout-petits a mis en lumière une situation peu connue du grand public, mais à laquelle se heurtent régulièrement les pédiatres. Des enfants habitant au Québec, dont plusieurs sont citoyens canadiens, n’ont pas accès à des soins couverts par l’assurance maladie en raison de leur statut d’immigrant ou de celui de leurs parents.

Ces enfants n’ont pas leur mot à dire quant aux conditions dans lesquelles ils naissent. Leurs familles ont émigré, souvent en dépit de grandes difficultés, pour se reconstruire une nouvelle vie dans cette province qu’ils appellent maintenant leur chez-soi. À leur arrivée au Québec, ils se voient refuser l’accès aux soins de santé. Ces familles, qui se trouvent déjà dans des conditions particulièrement vulnérables, se voient dans l’obligation d’assumer les frais élevés reliés aux soins de santé. Cette situation ne peut plus durer.

Ces enfants doivent être couverts par la RAMQ pour pouvoir accéder à notre système de santé sans préjudice. Il est de notre devoir de leur permettre non seulement de mener une vie en santé, mais aussi d’être reconnus comme faisant partie intégrante de notre société en recevant les mêmes services publics que leurs voisins, leurs camarades de classe et leurs amis.

Les départements de pédiatrie des facultés de médecine de la province, la Société canadienne de pédiatrie et l’Association des pédiatres du Québec travaillent à protéger et à promouvoir la santé et l’accès aux soins des enfants. Nous considérons comme prioritaire d’assurer leur bien-être afin qu’ils puissent réaliser leur plein potentiel en tant que membres actifs et engagés de notre société.

Toutefois, cet objectif ne pourra être pleinement réalisé que si tous les enfants vivant au Québec sont en mesure d’avoir librement accès à des soins de santé complets dans notre système public.

L’accès aux soins de santé est un droit de la personne fondamental et favorise l’intégration et l’inclusion au sein de la société, en particulier lorsque cela est possible dès la petite enfance. Travaillons de concert avec les instances publiques afin de faire en sorte que plus aucune famille québécoise n’ait à se préoccuper de questions financières lorsqu’il s’agit de la santé de leurs enfants.

*Sont cosignataires du texte:

Thérèse Côté-Boileau, chef et directrice du département de pédiatrie du CIUSSS de l’Estrie-CHU

Marc-André Dugas, directeur du département de pédiatrie de la Faculté de médecine de l'Université Laval et du département de pédiatrie du Centre mère-enfant Soleil

Jean-Yves Frappier, chef et directeur du département de pédiatrie du CHU Sainte-Justine

Catherine Farrell, présidente de la Société canadienne de pédiatrie

Pascale Hamel, présidente de l'Association des pédiatres du Québec

À voir en vidéo