Écarts de rendement à Hydro-Québec: il n’y a jamais eu de surfacturation

La question des écarts de rendement d’Hydro-Québec, aussi appelés « trop-perçus », retient l’attention depuis quelques semaines. Hier encore, le « journaliste indépendant » Michel Morin soumettait son opinion sur la question dans Le Devoir. Ce dernier véhicule des perceptions erronées, qui traduisent une mauvaise compréhension de ce qu’est un écart de rendement.
La réalité est la suivante : les écarts de rendement témoignent de la vitalité d’Hydro-Québec et ils ont bénéficié directement aux clients d’Hydro-Québec, qui n’a jamais surfacturé ses services.
Entre 2008 et 2015, nos clients ont payé leur électricité selon les tarifs fixés par la Régie de l’énergie, pas un sou de plus. Il n’y a jamais eu de surfacturation. Pour chacune de ces années, les tarifs ont été fixés par la Régie de l’énergie au terme d’une analyse rigoureuse de plusieurs mois, pendant laquelle les chiffres d’Hydro-Québec ont été scrutés en détail par des dizaines d’experts indépendants.
Durant cette période, il est vrai qu’Hydro-Québec a réalisé de meilleures performances que prévu grâce à un bon contrôle de ses coûts. Ainsi, Hydro-Québec a réussi à obtenir un meilleur rendement que celui de 8,2 % fixé par la Régie de l’énergie, une situation qui n’est absolument pas irrégulière. Au contraire, il est normal et légitime qu’une entreprise comme Hydro-Québec travaille en continu à améliorer ses processus et qu’elle vise toujours à être plus productive.
C’est d’ailleurs ce à quoi sont encouragés les distributeurs d’électricité d’Amérique du Nord par leurs régulateurs. En effet, contrairement à ce qu’affirme Michel Morin, le retour de l’entièreté des écarts de rendement favorables sous forme de rabais tarifaire est loin de constituer la norme. Cette réalité vise précisément à stimuler et à favoriser l’amélioration de la productivité.
Hydro-Québec compte 3300 employés de moins qu’en 2007, alors que nous avons 346 000 clients de plus. Les écarts de rendement sont une conséquence directe de cette amélioration de productivité.
Cette bonne performance d’Hydro-Québec a bénéficié directement aux clients d’Hydro-Québec. D’abord, les gains de productivité que nous obtenons en améliorant nos processus se traduisent année après année par une limitation des hausses de tarifs pour nos clients.
Par exemple, la mise en service des compteurs de nouvelle génération, qui a été plus rapide que prévu, permet d’aller chercher des économies de 80 millions par année, des sommes que nos clients n’ont pas à payer par l’entremise de leurs tarifs d’électricité.
Ensuite, les Québécois bénéficient des écarts de rendement grâce au dividende qu’Hydro-Québec remet annuellement au gouvernement, tel que le prévoit la Loi sur Hydro-Québec.
Les écarts dans les prévisions sont normaux
Les demandes tarifaires d’Hydro-Québec sont effectuées 20 mois avant la fin de l’année visée. Les paramètres économiques, tels que les taux d’intérêt et la croissance de l’activité économique, sont sujets à d’importantes fluctuations entre le moment où les prévisions sont faites et l’entrée en vigueur des tarifs. Le budget annuel d’Hydro-Québec Distribution est de 12 milliards. Les écarts de rendement des dernières années n’ont été en moyenne que de 1 %. Autrement dit, les prévisions d’Hydro-Québec se sont avérées justes à 99 %. Toutes les entreprises sont susceptibles d’afficher des écarts entre les prévisions budgétaires et les résultats de fin d’année. Ce sont des prévisions.
Il faut aussi considérer que les écarts de rendement peuvent être négatifs. Autrement dit, il est possible qu’Hydro-Québec ne parvienne pas à atteindre le rendement fixé à 8,2 %, comme ce fut d’ailleurs le cas en 2004, 2005 et 2007.
Hydro-Québec est fermement engagée dans l’amélioration en continu de sa productivité. Nos efforts et nos résultats nous permettent d’offrir les tarifs d’électricité les plus bas en Amérique du Nord. Nous en sommes fiers.