Obésité : vers l’intimidation zéro ?

«Chez quelqu’un de moindrement vulnérable, ça peut avoir des effets dévastateurs… Il faut mettre un terme à ça », déclarait récemment le Dr Barrette, ministre de la Santé, en parlant de l’intimidation envers les personnes obèses. Nous sommes parfaitement d’accord avec lui et aussi avec les députés Éric Caire de la CAQ et Mathieu Traversy du PQ : en 2014, l’intimidation n’a plus sa raison d’être, que ce soit envers le sexe, l’orientation sexuelle, la race, pas plus qu’envers les gens qui ont un problème de poids.
Le phénomène est bien documenté : la marginalisation sociale et les préjugés envers les adultes obèses sont malheureusement encore omniprésents et peuvent affecter plusieurs domaines de leur vie. De même, des études récentes nous amènent à penser que l’intimidation et les préjugés envers les enfants présentant de l’embonpoint peuvent aussi avoir des conséquences graves. On constate chez ces enfants une baisse de l’estime personnelle, des dépressions, une insatisfaction exagérée de l’image corporelle, des problèmes de relation avec les pairs, l’isolement social, une baisse de la performance scolaire, de l’absentéisme scolaire, des désordres alimentaires et autres conséquences émotionnelles et physiques ayant un impact négatif sur leur qualité de vie.
L’enfance et l’adolescence sont des périodes cruciales du développement des relations sociales, il s’avère donc aussi important de reconnaître les conséquences négatives de l’intimidation et des préjugés chez ces enfants que de s’occuper du problème de poids.
Les recherches récentes mentionnent clairement que le bien-être total de l’enfant est aussi significatif que le chiffre sur la balance. En conséquence, lors de son évaluation, le professionnel de la santé doit mettre l’accent sur le dépistage des aspects psychosociaux entourant le problème de poids d’un enfant. Il transmettra aux parents une information pertinente leur permettant de mieux accompagner leur enfant et le protéger face à l’intimidation et aux préjugés. La collaboration avec les parents s’avère essentielle.
Les écoles ont aussi un rôle à jouer dans la protection des enfants contre l’intimidation. Afin d’enrayer le fléau de l’intérieur, l’école doit promouvoir la tolérance. De plus, les chercheurs suggèrent de mettre en place des « options par défaut » favorisant l’accès à une meilleure alimentation et à de meilleures habitudes d’activité physique.
Cessons de nous limiter à reconnaître le problème et agissons en orientant nos efforts vers la création de stratégies efficaces pour éliminer l’intimidation et les préjugés envers les enfants obèses. Les connaissances et les programmes semblent de plus en plus accessibles, mais qui aura le courage et l’intelligence pour prendre les bonnes décisions ?